De tous temps, l'accès à
l'eau a été à l'origine de nombreux conflits entre populations
ou entre pays voisins.
Les histoires d'eau qui suivent montrent, en particulier, qu'à Villennes
l'eau a également été l'objet de divers litiges et de
querelles, dans lesquelles le maire était souvent impliqué.
Les fontaines et les lavoirs
La fontaine et le lavoir de la rue de l'Ecole
Ce lavoir très ancien, restauré en 1814, se trouvait sur la place, qui était située au croisement de la rue de la Procession et de la rue de l'Ecole. Ce quartier a été fortement remodelé en 1869, à l'occasion du raccordement de la rue Parvery et de rue de l'Ecole. Il a alors été réinstallé, à proximité, dans une nouvelle rue qui est devenue de nos jours, la partie de la rue de l'Ancienne Mairie entre la rue Parvery et la rue des Ecoles. |
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Reconstruction en 1814
En 1814, "la fontaine et le lavoir, situés dans une rue de la terrasse, très utile aux habitants de la commune, est entièrement dégradé et ruiné par les ravines des eaux pluviales qui s'y écoulent venant du Pays et des montagnes qui l'environnent et formant des dégradations considérables à des murs de terrasse au proche de ses eaux".
En décembre, Pierre Auferte, toiseur de bâtiments à Poissy, visite les lieux avec le maire, Monsieur d'Osmond puis rédige un devis, très détaillé, contenant les clauses et conditions d'un contrat.
Après l'exécution des travaux, M. Giraux, adjoint, écrit au sous-préfet en l'absence du maire pour faire accélérer le paiement de l'entrepreneur, peu fortuné, et de l' "architecque". Il est obsédé par les démarches journalières que lui font ces deux hommes. "L'ouvrage, reçue par l'architecque est dans toute la perfection d'une solidité à toute épreuve". En juin 1815, 18 mois après le versement des fonds par la commune, l'entrepreneur n'a toujours pas été payé ; le sous-préfet répond à une nouvelle demande que le certificat de réception des travaux ne lui est pas parvenu, toutes les recherches dans ses bureaux ayant été infructueuses. Enfin, le préfet prend, en septembre, un arrêté pour ordonner le versement de suite par le Receveur général du département dans la caisse du receveur municipal la somme de 502 F, laquelle sera payée au sieur Alouis à titre d'acompte sur le prix de ses travaux pour la construction d'un lavoir.
Réinstallation en 1869
Pour raccorder la rue Parvery et la rue de l'Ecole, la commune cède, en échange du chemin rural qui les remplacera, une partie des rues de la Procession et de la rue du Rû, longeant le château et son parc, à leur propriétaire, M. Paradis. Ce dernier doit alors faire faire à ses frais la réinstallation des lavoirs et des abreuvoirs.
Le nouveau lavoir existe en août 1869 : l'architecte de M. Paradis, A. Lavialle, communique au maire les résulats de ses mesures du débit de l'eau de chaque lavoir : 36,3 litres par minute pour l'ancien et 42,1 l/mn pour le nouveau. Ce débit étant jugé insuffisant, il est demandé à M. Paradis de fournir 70 litres par minute. En novembre 1869, M. Paradis doit élargir la canalisation, qu'il a construite pour l'écoulement des eaux du lavoir et qui est trop étroite, de sorte que des eaux nauséabondes stagnent à son entrée.
Alimentation en eau
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Bien qu'un réseau de distribution d'eau soit installé dans le centre de Villennes à partir de 1910, le lavoir restera directement alimenté par le propriétaire du château et du parc, M. Pichard du Page. Selon la convention du 19 mai 1883 entre la précédente propriétaire, Madame la Comtesse de Labenne, et la commune, il doit continuer à fournir 60 litres par minute au lavoir ainsi que 10 litres par minute à la borne fontaine de la place de l'Eglise. |
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Evacuation des eaux sales
Fin septembre 1921, la commune prend à sa charge l'entretien de l'égout servant à l'évacuation des eaux sales du lavoir de la rue Parvery ; il répond ainsi à une demande de l'ancien maire, M. Laumonier, propriétaire du terrain attenant à la propriété communale en bordure de l'avenue du Parc, sa servitude étant aggravée par la construction récente de deux bouches d'égout, au coin de la rue de la Mairie et de la rue Parvery pour le déversement des eaux pluviales ("lors des orages, du sable et des cailloux seront fatalement entraînés").
Démolition
En 1973, alors que certains villages restauraient les lavoirs, qui faisaient partie de leur patrimoine, la municipalité de Villennes a décidé de supprimer ce lavoir, devenu inutile. A son emplacement, se trouve aujourd'hui un hangar des services techniques de la commune. |
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La fontaine du Regard et le lavoir de la Fontaine
En 1836, les eaux de la fontaine du Coquart et du lavoir se perdent. Un budget de 85 F est affecté à leur recherche ...
L'emplacement de ce lavoir est représenté sur l'extrait, ci-contre, du plan d'alignement de 1862. ![]() La place, devenue de nos jours la place de la Fontaine, a déjà été élargie jusqu'au lavoir, lorsque la photo, ci-dessus, a été prise. |
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Echange d'eaux
En mai 1880, le maire, Benoît Redaux, demande de pouvoir utiliser le trop-plein de la fontaine du Regard, laquelle eau est perdue pour la commune ; il s'engage "à faire passer cette eau chez lui et à la conduire ensuite, sans la troubler sur son passage, dans un lavoir qui se trouve situé au bas de sa propriété et à y joindre une source qui se trouve chez lui" ; les travaux seront faits à ses frais.
Le conseil municipal accorde l'autorisation demandée. M. Redaux demande, en juin, au préfet de hâter la solution de cette affaire : "actuellement le lavoir manque d'eau ; aussi les laveuses aspirent-elles de le voir alimenté plus abondamment".
En juillet, après publication et affichage des pièces concernant l'échange entre la commune et le maire, M. Gaury, maire de Médan, désigné commissaire-enquêteur, fait une enquête. Il est d'avis que la demande soit acceptée (il y a eu 3 acceptations et une opposition : Louis Duteil craint que l'eau se refroidisse trop l'hiver après son passage dans les bassins du jardin de M. Redaux). Le conseil municipal accepte la proposition de M. Redaux, considérant que la seule opposition n'a aucune valeur et que les objets échangés étant de même valeur, il n'y a lieu à soulte ni retour. Un contrat est signé devant Me Hippolyte Malet, notaire à Poissy, et envoyé par le maire au sous-préfet.
En novembre, M. Daniel, adjoint, qui
a refusé de signer l'acte, écrit au préfet :
- le maire ne l'avait pas convié chez le notaire, où il a signé l'acte avec
son beau-père,
- il a signé l'extrait de l'arrêté du préfet, qui lui a été présenté quelques
temps après,
- il émet des réserves au cas où l'eau serait troublée et sur la possibilité
pour la commune de reprendre l'eau sans verser d'indemnité,
- à son avis, la décision du conseil municipal est entachée d'illégalité
car M. Redaux le présidait.
M. Redaux répond au préfet sur ces
accusations :
- il n'a pas pu prévenir M. Daniel qui "reste" à Breteuil,
car le notaire est arrivé à Villennes le dimanche, en même temps que sa lettre
qui le prévenait,
- c'est sa femme qui a signé, sous son nom de jeune fille et non son
beau-père,
- le notaire a dit qu'il passerait voir M. Daniel après une vente à Médan,
- M. Daniel a présidé la séance sur la première délibération relative
à cette affaire mais lui-même a présidé la seconde, sans toutefois voter.
Le conseil municipal délibère à nouveau et confirme sa décision.
En février 1881, Lucien Gaury, en qualité d'adjoint remplissant les fonctions de maire, signe un contrat, devant notaire avec M. Redaux et son épouse : ces derniers appliqueront au service et à l'agrément de leur propriété les eaux du trop plein de la fontaine du Regard, qui ne sont pas utilisées et se perdent dans le sol ; en échange de la concession, ils s'engagent à conduire au lavoir ces eaux, après en avoir usé, en passant à travers leur propriété et après avoir ajouté les eaux provenant d'une source située sur la dite propriété.
Pose d'une pompe à la fontaine et réparations du lavoir
En 1892, le conseil décide de faire faire des études pour l'établissement d'une pompe à la fontaine dite du Regard et à faire procéder aux réparations du lavoir de la Fontaine.
En 1926, cette pompe municipale ne fonctionnera plus. M. Léon Rivierre, qui habite rue du Regard, refuse alors que la pompe soit réparée, car elle est placée sur son terrain et accolée contre son mur ; le balancier gêne l'entrée de l'escalier qui monte à son logement, ce qui l'empêche de le louer. Il avait fait une demande d'alignement pour dévier cette pompe.
Alimentation et évacuation des eaux de la fontaine
En juillet 1903, M. Bardinet qui a acheté la propriété de M. Redaux, décédé, émet une protestation : la source de la fontaine du Regard est alors trop faible pour alimenter le quartier et il n'y a pas de trop plein pour aller chez lui ; il y a quelques jours, la fontaine était subitement dépourvue d'eau, quelqu'un s'étant introduit clandestinement dans le regard pour en enlever la bonde.
De plus, un propriétaire, ayant vidé
une fosse d'aisance, a jeté le contenu dans son jardin et comme le sous-sol
est, en grande partie, composé de pierres moellons, il s'est produit des infiltrations
mais à la suite de travaux d'assainissement, l'analyse de l'eau a démontré
quelle était bonne.
Les héritiers de M. Redaux avaient-ils le droit de vendre la concession qui leur avait été faite, d'autant qu'il ne semble pas que la source indiquée dans l'acte soit conduite de la propriété au lavoir ? Le préfet répondra qu'à son avis on ne peut pas refuser à M. Bardinet la permission de voirie qu'il sollicite.
Le conseil municipal invite M. Bardinet à faire les travaux nécessaires pour conduire les eaux provenant de sa propriété au lavoir, avant de l'autoriser à effectuer les travaux qu'il réclame.
L'ancien maire, M. Laurent Daniel,
est redevenu conseiller municipal ; il reprend la plume pour protester auprès
préfet contre cette délibération, "qui ressemble à du favoritisme,
ne mentionnant pas la pétition des habitants" :
- la question ne doit pas être limitée à une source mais l'affaire doit
être étudiée depuis son début,
- le pouvoir de la commission nommée s'arrête à la porte de M. Bardinet
et rien ne l'autorise à pénétrer à l'intérieur,
- de passage au lavoir de la fontaine, les femmes qui s'y trouvaient
lui ont fait constater que l'eau qui était jaunâtre et bourbeuse avait été
déversée dans leur linge de lessive par le fait de la volonté de M. Bardinet.
Il fait état d'une pétition des habitants, "probablement classée comme sa lettre dans un carton spécial ... A-t-on le droit d'agir envers les habitants du quartier de la fontaine comme les seigneurs de l'ancien régime envers leurs serfs, ainsi que l'a fait M. Bardinet qui est venu un instant au lavoir jouir de son triomphe et est ensuite parti ?"
En octobre, considérant cette pétition, afin de donner satisfaction aux habitants du quartier et pour améliorer l'hygiène publique, le conseil municipal décide la réfection de la conduite, complètement hors d'usage, qui reçoit sur son parcours les eaux d'infiltration.
Vente d'un terrain voisin du lavoir
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En août 1911, la commune décide de vendre, pour l'assainir, un terrain triangulaire de 140 m2, servant de dépotoir, situé entre l'avenue du Parc et la rue des Ecoles, au bout du lavoir de la Fontaine. Celui-ci vient de lui être cédé par M. Pichard du Page, lors de la vente des terrains destinés à créer une place devant la gare. L'enquête publique de novembre donne lieu à diverses protestations, puis 92 personnes signent une pétition "pour laisser à la commune la propriété de la source que contient le terrain afin d'améliorer le régime des eaux du lavoir central". Le conseil municipal y fait faire un sondage, jusqu'à 5 mètres de profondeur, qui ne révèle que des traces d'eau. Il maintient sa décision et vend le terrain, en mai 1912, aux enchères. Le maire, Henri Cauchoix, le cède, au nom de la commune, à celui qui lui succèdera très bientôt, Alfred Louis Alphonse Laumonier, déjà propriétaire de la villa voisine "Albertina". |
Démolition
Le lavoir de la Fontaine sera démoli, comme celui de la rue de l'ancienne mairie, en 1973. Il sera remplacé par un transformateur d'E.D.F., "habillé" ensuite, destiné à alimenter les machines à laver qui l'ont rendu inutile ... |
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Les fontaines et les lavoirs des hameaux
Construction et réfection de la fontaine et du lavoir de la Clémenterie
En février 1849, le conseil municipal souhaite acquérir un terrain de 2 ou 3 ares au pourtour de la fontaine de la Clémenterie, moyennant 60 F l'are, pour construire une fontaine et un lavoir ; il fait une proposition à son propriétaire, M. Giguer d'Orgeval.
La somme de 996,30 F est inscrite au budget de 1850 pour la construction et une "enquête d'utilité" a lieu : le receveur municipal de la réunion d'Orgeval est nommé enquêteur pour déterminer l'opportunité de la construction du lavoir et de la fontaine de la Clémenterie ; il rédige son procès-verbal, à partir des pièces déposées (plan, délibération du conseil municipal, promesse de vente, délibération pour l'achat du terrain, liste des 30 plus hauts imposés de la commune, certificat du maire constatant la population de la commune, arrêté du préfet). De nombreuses personnes ont signé pour le projet, aucune contre. En conséquence, l'utilité de la fontaine et du lavoir est déclarée.
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En août 1850, le conseil municipal accepte unanimement une imposition extraordinaire de 160 F, afin d'acheter un terrain de 3 ares et 16 centiares. Il s'agit "d'une portion de terrain ayant la forme d'un trapèze à prendre dans une pièce de terre en paturage sise au terroir de Villennes lieu dit le pré Seigneur". Ce terrain était la propriété de Dame Marie Louise Geneviève Dagonet, femme de François Julien Giguet, domiciliés ensemble à la Juste Pie, hameau de la commune d'Orgeval ; elle en avait hérité de son père Francois Redaux, propriétaire demeurant à Montamets (Orgeval), qui l'avait acquis, avec son beau-frère, Guillaume Dagonet, de son père, Jean Redaux, cultivateur à Villennes. |
Jean Redaux avait succédé, comme fermier le Marolles, à Henry Lalarge dont il avait épousé la fille Félicité. Son petit-fils, Benoît Alexandre, dont la mère était la fille de François Simon, maire de 1831 à 1847, sera lui-même maire de 1880 à 1883 puis de 1892 à 1893 ...
La fontaine et le lavoir de la Clémenterie sont construits à l'emplacement d'une mare ; en mars 1870, des travaux de maçonnerie, charpente et couverture y seront effectués. Le mémoire de M. Ollivon, maître-maçon à Orgeval, s'élève à 856 F.
De nos jours, le lavoir n'est plus utilisé mais il a été conservé, contrairement à ceux du centre du village, et constitue un agréable lieu de repos.
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Litige sur la propriété du terrain de la fontaine de Breteuil, donnant accès à une mare
En décembre 1857, un procès-verbal est dressé contre Madame Voyer, veuve Hélène, pour la construction d'un mur de clôture sur un terrain communal, un terrain vague dépendant de la communauté du hameau de la Pinçonnerie de Breteuil, où se trouvent une mare et une fontaine. Elle prétend qu'elle a hérité cette terre des héritiers Ivernel, qui se l'étaient appropriés en 1836 dans l'acte de partage. La commune ayant des droits à prétendre sur cette portion de terrain, le conseil municipal lui demande de présenter ses titres de propriétés.
Un procès est intenté par la commune : en septembre 1859, le conseil municipal vote la somme de 315,82 F, pour les frais et honoraires de MM. Rameau et Laumaillier, avoués de Versailles, et de M. Cide, géomètre, pour la levée et la production du plan du lieu, et pour deux voyages à Versailles pour l'instruction de l'affaire.
Réfection de la fontaine de Breteuil
En novembre 1860, la fontaine de Breteuil, servant d'abreuvoir, est dans un état de dégradation nécessitant des réparations urgentes. Le conseil municipal décide de prélever environ 100 F de la somme prévue au budget pour l'entretien des mares et des fontaines ainsi que d'un excédent sur le produit des permis de chasse.
Litige à propos de l'écoulement de l'eau du lavoir du Haut-Breteuil
En novembre 1882, M. Voyer se plaint de la stagnation des eaux d'écoulement du lavoir public du hameau du Haut-Breteuil sur son terrain, à l'emplacement de l'ancienne briqueterie Voyer. Il demande de rétablir le système de canalisation et de rigoles, qui assurait autrefois l'écoulement.
Suite à un rapport de l'agent voyer du canton de Poissy, le conseil municipal décide de faire exécuter les travaux conseillés. Toutefois les héritiers Voyer refusent, prétendant avoir des droits à refuser l'eau du lavoir. "Les habitants du hameau sont effrayés par les maladies qui ont sévi jusqu'alors et demandent instamment la construction du caniveau en question".
Après approbation d'un devis, le maire demande au préfet, en mars 1883 puis à nouveau en mai, l'autorisation de faire pratiquer, à ciel ouvert, un fossé destiné à faciliter l'écoulement des eaux du lavoir. Il devrait être creusé sur une parcelle de terre large de 50 cm, dont M. Pottier, conseiller municipal, fait l'abandon au profit de la commune. Malgré un arrêté préfectoral, pris fin juillet, l'affaire n'est pas réglée au début de l'année 1889, le notaire n'ayant pas reçu l'acte d'acceptation demandé ...
Le maire, M. Laurent Daniel, rapporte alors au préfet que, suite à une erreur d'interprétation par le cantonnier, au sujet d'un travail qu'il a demandé à ce dernier, M. Pottier est venu lui faire, en termes assez animés, des observations relatives à l'écoulement des eaux et a été prendre connaissance de l'acte, chez le notaire, accompagné d'un huissier.
En mars, M. Pottier, se plaint au maire qu'une tranchée a été faite par le cantonnier le long de son mur, situé sur le chemin du bois de Médan. Le conseil municipal désigne 4 de ses membres pour étudier l'affaire ...
Construction d'un lavoir à Breteuil
En décembre 1888, le maire, M. Daniel, propose de faire abandon à la commune du terrain nécessaire à la construction d'un lavoir au hameau de Breteuil. Un acte de donation sous seing privé est signé par lui-même et son épouse : il concerne un terrain de 50 m2, situé au lieu dit Le Plant.
Avant d'accepter définitivement, le conseil municipal souhaite savoir comment se fera l'écoulement des eaux du lavoir projeté et désigne, en avril 1889, 4 de ses membres pour s'entendre avec les propriétaires concernés.
Nouvelle polémique à propos de l'écoulement des eaux
M. Henri Pottier est devenu maire
en 1893, la fonction ayant été à nouveau assurée
pendant quelques mois par M. Benoit Redaux après le départ de
M. Laurent Daniel. Pour comprendre l'ambiance de l'époque, nous citons
ici les propos de ce dernier dans ses protestations au préfet contre
la mise en cause de sa gestion dans plusieurs délibérations
du conseil municipal de décembre 1892 à mars 1893 :
- après avoir été maire pendant 8 ans et demi, il
a démissionné en octobre 1892 pour avoir la tranquillité à laquelle il a droit,
- il est décidé à ne pas "tollérer de servir de plastron à l'administration
municipale ",
- il a fait de nombreux travaux sans contracter d'emprunt, sauf pour les maisons
d'école.
Le conseil municipal considérant qu'il y a danger pour la salubrité publique, un devis est établi, en août 1894, par l'agent-voyer cantonal pour la couverture du ru qui fait suite au lavoir de Breteuil, dans la partie traversant la propriété du maire : il prévoit un tuyau de grès vernissé provenant des usines de Pouilly-sur-Saône ou de Breteuil (Eure).
Le mois suivant, le conseil décide la réparation de la fontaine du hameau de Breteuil : l'eau, qui l'alimente, a formé une excavation sous les bâtiments de M. Pottier et il est impossible aux habitants de pouvoir obtenir de l'eau potable.
En août 1895, deux habitants de Breteuil,
M. Daniel (l'ancien maire) et V. Petitjacques, adressent une pétition au préfet
à propos de la pose d'une canalisation dans le fossé qui traverse le jardin
du maire :
- elle sert à l'écoulement de l'eau d'une gouttière lui appartenant,
jusqu'à l'endroit où se placent les laveuses,
- au même moment, des travaux ont été exécutés à l'intérieur des bâtiments
de M. Pottier,
- ils veulent savoir si les réparations intérieures ont été payées par lui
ou par la commune.
Le maire, interrogé par le préfet, répond que les travaux n'ont eu pour but que de réparer les dégâts occasionnés par l'eau alimentant le lavoir et la fontaine.
Début septembre, M. Daniel écrit une nouvelle lettre au préfet, cosignée par 6 personnes. Il rappelle les actes, selon lesquels le fossé devait rester à ciel ouvert.
Fin octobre, l'agent-voyer en chef
adresse un rapport sur ce sujet au préfet :
- les travaux ont été exécutés et payés en 1894,
- les comptes administratifs du maire et du receveur municipal ont été
approuvés les tuyaux ne reposent pas sur le terrain de M. Pottier mais sur
une bande de terre qu'il a abandonnée gratuitement à la commune. La fontaine
est placée au pignon de la grange de M. Pottier et l'eau qui l'alimente
provient d'une source qui passe sous la grange. Il conclut qu'il n'y a pas
lieu de donner suite à la réclamation, les travaux de comblement par des maçonneries
des vides sous le bâtiment de M. Pottier ayant eu pour but d'éviter que l'eau
charrie du sable, empêchant l'alimentation des habitants dont c'est l'unique
fontaine.
Le préfet répond, en novembre, à M. Daniel : le conseil municipal a agi sagement car, les dégâts causés à cet immeuble provenant d'affouillements occasionnés par les eaux alimentant la fontaine et le lavoir, le propriétaire était en droit d'actionner la commune en dommages et intérêts, dans le cas où cette dernière se serait refusée à réparer le dommage causé par les eaux alimentant la mare communale.
En décembre, M. Daniel écrit à nouveau
au préfet :
- la construction d'un caniveau de 22 mètres, le long de la propriété
de M. Pottier, a été décidée au lieu des 2,5 m prévus dans les actes de donation,
- il réclame un caniveau le long de ses bâtiments pour les préserver contre
l'écoulement de l'eau du chemin des Glaises, dont la pente transversale est
entièrement de son côté.
Fin octobre 1895, M. Daniel relance
le préfet :
- un terrain a été donné à la commune par des actes de 1883 et 1888, pour
l'écoulement de l'eau du lavoir de Breteuil ; ces actes stipulaient que le
fossé sera couvert et qu'il existera un caniveau pour l'écoulement des eaux
le long de la propriété des donateurs (M. Pottier) sur une longueur de 2,5
m, en prenant le fossé sur le terrain des donateurs,
- le fossé a été établi sur le sol du chemin ; il n'est pas couvert et
est dépourvu de caniveau,
- le fossé lui est préjudiciable à cause d'un bâtiment qu'il a en face,
la largeur du chemin ayant été restreinte,
- il demande que le fossé soit rétabli conformément aux clauses des actes
de donation.
Quelques jours plus tard, le conseil municipal décide d'établir un caniveau sur le chemin des Glaises !
M. Daniel a eu satisfaction ; néanmoins
il continue à écrire au préfet. Fin janvier 96, avec
V. Petitjacques, il demande une réponse à la lettre collective d'août
95. Puis en mai, après que le conseil municipal ait rejeté ses
prétentions pour la revendication de la propriété d'une mare sur le chemin
vicinal n° 4, M. Daniel continue sa diatribe contre le maire, M. Pottier :
- celui-ci a fait exécuter des travaux dans son jardin aux frais de la commune,
contrairement à un acte notarié à ce sujet,
- il a fait construire 20 m de bordure et un caniveau au pied d'un mur
lui appartenant le long du chemin rural n°27 dit des Glaises,
- un empierrage a été fait à cet endroit du chemin, avec de véritables
pierres à bâtir qu'il aurait, raconte-t-on lui-même fournies,
- il a mis sur le chemin des plâtras et autres immondices qui l'obstruent
plutôt que de le rendre viable,
- les pierres ont été disposées sur le chemin de manière à refouler l'eau
du côté de ses propres bâtiments,
- il a mis des tuileaux du côté de son mur, de sorte qu'en agissant ainsi,
petit à petit, toute la pente transversale assez prononcée du chemin se trouve
du côté Daniel.
Il demande que le conseil municipal
vérifie ces faits et mette un terme aux agissements dont il est l'objet, en
ajoutant les déclarations suivantes :
- lorsqu'il était maire, il n'a jamais fait travailler le cantonnier les jours
fériés et maintenant il n'en est plus de même : le maire a fait curer, le
jour de l'Ascension, une petite mare située au Bas Breteuil dans un angle
d'une pièce de terre lui appartenant,
- la commune a revendiqué la propriété de cette mare, en faisant une
modification du plan d'alignement, qui n'a pas été approuvée par la commission
départementale,
- le maire, M. Pottier, est coutumier des disputes : il a déjà donné
des coups de pieds dans le ventre à M. Lamiraux ; lorsqu'il a été convoqué
devant le tribunal de police exceptionnel de Versailles, il a été appréhendé
au collet par l'huissier de service et conduit hors de la salle d'audience
à cause de son attitude envers la justice,
- il avait offert, lorsqu'il était maire, de donner à la commune le terrain
en question ; M. Pottier avait refusé d'accepter la donation,
- la commune ne peut pas présenter d'acte de propriété ; on veut lui
prendre son terrain sans bourse délier, après lui avoir fait payer les impositions
d'une 3ème maison qu'il n'a jamais possédée,
- il demande que son affaire soit traitée par le conseil municipal, au point
de vue du droit.
En juin, le conseil municipal examine la question, mais considérant que ces réclamations ont été tranchées par une récente délibération du conseil de préfecture, il passe à l'ordre du jour. Il rejette à nouveau les prétentions de l'ancien maire, en août, attendu que la commune a la jouissance de la mare depuis plus de 30 ans.
Agrandissement du lavoir de Breteuil
En avril 1925, le conseil municipal décide d'acquérir une bande de terrain
destinée à l'agrandissement du lavoir de Breteuil, conformément au plan établi
: largeur de 0,16 m à 0,82 m ; longueur de 9,41 m.
Les puits communaux
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En novembre 1852, la construction du puits du presbytère est achevée ; son coût est de 50 F. La fouille et la construction des puits des écoles de Villennes et de Breteuil sont confiées à M. Clovis Blanchard, en mai 1886. |
En avril 1890, le conseil municipal fait recreuser les puits du presbytère et de l'école des garçons, qui sont à sec. Le travail sera fait par M. Mirgon, entrepreneur de maçonnerie à Villennes ; la pompe d'épuisement sera fournie par M. Bedet, plombier à Poissy.
Début septembre 1891, alors que le puits de l'école des garçons est depuis un an sans eau, une fouille et un sondage à 2 mètres ne révèlent rien à 14 m ; les travaux sont arrêtés pour que le terrassement ne s'écroule pas sur le puisatier. L'école ne pouvant rester sans eau, le maire s'adresse à un ingénieur hydrologue et géologue, M. Rougier. Le conseil municipal décide les travaux début septembre, le devis s'élevant à 630 F. Le procès-verbal relatif à la construction est établi deux mois plus tard.
En février de l'année suivante,
le conseil municipal examine à nouveau le problème du puits :
- les prévisions n'ont pas été réalisées : il n'y a pas d'eau à la profondeur
de 9 mètres,
- l'autre puits voisin dans la cour de l'école a été abandonné et comblé
à une profondeur de 12 m,
- l'ingénieur hydrologue a restitué la somme de 100 F qui lui avait été
payée pour ses études !
Le conseil municipal approuve la construction du puits, en réduisant son diamètre à 75 cm, largeur suffisante et diminuant le prix du devis. Le fournisseur de la pompe sera responsable, pendant un an, du bon fonctionnement de la pompe et des conduits en plomb.
En mars, un nouveau projet a pour objet d'aller prendre de l'eau à une source
souterraine et abondante qui est située sous la Rue du ru à un endroit où
on est certain de la rencontrer. Le maire, M. Daniel, envoie au préfet un
devis pour l'établissement d'une pompe dans la cour de l'école, en déclarant
: "Il y a urgence à faire cesser cet état de choses qui est préjudiciable
à la propreté, et aussi dans ce sens que les élèves ou M. l'Instituteur sont
obligés d'aller chercher de l'eau à un lavoir public". Des traités
de gré à gré sont établis avec M. Mordant pour l'établissement de la
pompe et avec M. Mirgon pour la construction du puits.
Les bornes-fontaines
La borne-fontaine de la place de l'Eglise
En mai 1878, le conseil municipal décide d'étudier la construction d'une borne-fontaine, place de l'Eglise.
Le devis, présenté par Ernest Hauët, architecte de la ville de Poissy, s'élève à 1 599,45 francs. |
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Quatre ans plus tard, une convention pour l'établissement d'une borne-fontaine sur la place publique, est établie avec Madame Marie-Henriette Paradis, comtesse de Labenne, demeurant au château. Le conseil municipal propose de réduire de 10 litres par minute la concession accordée pour l'alimentation du lavoir afin d'alimenter cette borne-fontaine ; elle sera installée près du Sophora sur le plan coupé sud-est de la place, située à l'emplacement de l'ancien potager du château. |
Voici le texte intégral de la convention.
CONVENTION ENTRE LA COMMUNE DE VILLENNES ET MME MARIE HENRIETTE PARADIS, VEUVE DE MR LE COMTE DE LABENNE L’an 1882 le 16 novembre, le conseil municipal de la commune de Villennes s’est réuni au lieu ordinaire de ses séances pour la suite de la session de novembre sous la présidence de Mr Redaux, maire. Etaient présents, Mrs Redaux, J. Martin, L. Martin, Gaury, absent Mr Voyer. Mr Conté est élu secrétaire. Mr le Président communique au conseil une promesse de convention relative à un changement de service de l’eau concédé à la commune de Villennes en vue de l’établissement d’une borne fontaine sur la place publique, laquelle est ainsi conçue : Entre les soussignés Mr Redaux Benoit Alexandre propriétaire demeurant à Villennes, agissant au nom et comme Maire de la commune de Villennes, sous la réserve d’approbation par le conseil municipal, d’une part, et Mme Marie Henriette Paradis, Comtesse de Labenne, propriétaire veuve de Mr Alexandre Louis Ernest Bure, Comte de Labenne, propriétaire demeurant au château de Villennes d’autre part, a été fait et convenu ce qui suit : Mr Paradis, père de Mme la comtesse de Labenne, en vue de l’agrandissement de son château et aussi dans l’intérêt communal, a fait à la commune de Villennes diverses soumissions en date des 15 décembre 1868, 14 janvier et 22 décembre 1869, examinées et approuvées par le conseil municipal de Villennes, suivant délibérations du 30 décembre 1868, des 9 février, 22 août et 25 novembre 1869, lesquelles ont été approuvées par Mr le Préfet de Seine et Oise par arrêté rendu le 18 janvier 1870 après enquête et rapport en date du 8 novembre 1869 de Mr Lacroix, agent voyer en chef honoraire délégué à cet effet. Aux termes de ces communications, délibérations et approbations, il résulte qu’un lavoir et un abreuvoir y attenant ont été établies pour la commune par Mr Paradis, alimentés par 70 litres d’eau à la minute. Cette eau vient du volume d’eau captée par Mr Paradis pour le service et l’usage de sa propriété dans un réservoir se trouvant dans une chambre clôturée par une grille fermée à clef et comprenant diverses conduites d’eau réglées par des robinets de jauge. Une de ces conduites sert à l’alimentation des 70 litres concédés pour le lavoir et l’abreuvoir, elle part de cette chambre, se dirige en suivant le mur de clôture et traverse la rue de La Ruelle jusqu’au dessus du lavoir. Dans le réservoir d’eau de cette chambre, se trouve aussi une conduite d’eau desservant une partie de la propriété du château en se dirigeant jusqu’à un regard traversant le mur près de la grille d’entrée, cette conduite d’eau se prolonge souterrainement sous le sol de la rue ou route du Président et servait autrefois à alimenter l’ancien potager du château depuis abandonné et mis en vente par Mme de Labenne. Actuellement, cet ancien potager n’est plus alimenté par l’eau du château, et Mme de Labenne a décidé la suppression de l’eau à partir du regard. Par suite, elle avait demandé à Mr le Maire l’autorisation d’enlever les tuyaux de plomb lui appartenant et se trouvant sous la route du Président. Mr le Maire, tout en reconnaissant à Mme de Labenne la propriété des tuyaux et de l’eau, l’a engagé à ne pas enlever l’usage à ses administrés, cette concession ne devant pas être pour la propriété une cause de trouble ou une diminution de l’eau servant à son usage ou à son agrément. En conséquence, il lui a proposé de réduire de 10 litres d’eau par minute les 70 litres concédés pour l’alimentation du lavoir et de l’abreuvoir, et de reporter ces 10 litres d’eau à la sortie de sa propriété, en réduisant le robinet du regard près de la grille à 10 litres qui seraient conduits dans les tuyaux sous la rue, à un endroit où la commune placerait une borne fontaine publique. Mme de Labenne, voulant donner à la commune un gage de ses bonnes dispositions, sans vouloir nuire et déroger aux conventions faites entre la dite commune, et son père, a accepté en principe les propositions de Mr le Maire. En conséquence, ils ont fait les conventions suivantes : 1 - L’alimentation du lavoir et de l’abreuvoir de la commune n’aura plus lieu que par un débit de 60 litres d’eau à la minute réglé à la sortie par le robinet de jauge dans le réservoir de la chambre d’eau, dans la propriété de Mme Labenne. 2 - Une borne fontaine sera établie par la commune de Villennes, à ses frais, à un endroit près de l’ancien potager, jamais près de la propriété de Mme de Labenne, dont elle devra toujours être distante d’au moins 30 mètres. Le débit de cette fontaine sera de 10 litres d’eau à la minute réglé par le robinet de jauge dans le regard près de la grille du château sans tenir compte de la déperdition ni de la pression que ces 10 litres éprouveraient lors de leur sortie, ces 10 litres d’eau, en sortant du robinet de jauge dans le regard seront conduits dans les tuyaux existants actuellement sous la route du Président, lesquels ne pourront jamais servir à d’autres usages. 3 - Ces tuyaux et le robinet de jauge seront entretenus par la commune tant qu’elle fera usage de l’eau ; mais si le service de l’eau devait pour quelque cause que ce soit, être supprimé, ils resteraient la propriété du château. 4 - Mme de Labenne fournira l’eau sortant du robinet de jauge telle qu’elle l’a elle même, et dans les mêmes conditions que pour le lavoir et l’abreuvoir. 5 - Le regard sera fermé et Mme de Labenne en aura seule la clef. Toutes les fois qu’il y aura lieu d’arrêter les eaux concédées pour le service de la commune, ou de faire des réparations, elles ne pourront avoir lieu qu’avec son autorisation ou celle de ses ayants droit. Toutefois cette autorisation ne pourra être refusée à Mr le Maire qui deviendra alors seul responsable des conséquences des travaux ordonnés par eux ainsi que des dégâts ou délits qui pourraient être occasionnés ou commis au service des eaux en général. La durée des réparations ne pourra excéder plus de 3 jours laissés à l’approbation de Mme de Labenne ou de ses ayants droit. 6 - L’une ou l’autre des parties auront toujours la faculté de changer le mode d’alimentation de la fontaine publique de la manière ci-dessus indiquée, en branchant une conduite de plomb sur les tuyaux intérieurs alimentant le lavoir et l’abreuvoir en suivant la rue de la Ruelle jusqu’à la rencontre des tuyaux près de la route du Président. 7 - Il n’est pas autrement dérogé aux conventions existantes entre la commune de Villennes et Mr Paradis. Elles sont maintenues dans leur entier effet, en tant qu’elles ne sont pas contraire aux présentes. 8 - La présente convention sera soumise à l’approbation du conseil municipal et de Mr le Préfet de Seine et Oise ; elle ne sera définitive qu’après ces approbations. S’il se produisait des modifications ou des oppositions Mme de Labenne se réserve d’en examiner le mérite et même de considérer la dite convention comme étant annulée, sans qu’il ne soit besoin d’autre motif que leur constatation dans les délibérations ou enquêtes. 9 - Dans les 3 trois mois qui suivront la notification à Mr le Maire de l’arrêt approbatif de Mr le Préfet, ces présentes seront réalisées par acte authentique aux frais de la commune. Fait en double à Villennes le neuf novembre 1882. Signé : Ctesse de Labenne et Redaux Le conseil après en avoir délibéré considérant qu’il est nécessaire de fournir de l’eau au quartier voisin de la place, à l’aide d’une borne fontaine qui serait placée sur la dite place, accepte à l’unanimité des membres présents, tous les termes de la convention ci-dessus énoncée passée entre la Ctesse de Labenne et Mr le Maire. Le conseil décide que la borne fontaine sera placée dans le pan coupé formant l’angle sud est de la place ce qui occasionnera la construction d’une conduite de tuyaux d’une longueur d’environ 10 mètres. Fait en séance les jours, mois et an que dessus. Signatures : REDAUX, L. LARTIN, J. MARTIN, PARVERY, GAURY, POTTIER, A. MARTIN, CONTE, E. MARTIN. absent : VOYER. |
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A droite : agrandissement de la partie de la photo de gauche, montrant la borne-fontaine |
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Lorsque le réseau de distribution d'eau sera installé à Villennes, à partir de 1910, la borne-fontaine lui sera raccordée. En 1922, il faudra changer la conduite, trop mince, et le robinet lorsque l'alimentation en eau du centre du village se fera en "haute pression". En octobre 1925, le conseil municipal demandera des renseignements à la Préfecture pour la suppression des bornes-fontaines. Cette borne-fontaine existera encore en 1946 : en mars, elle sera détériorée par un camion ; complètement irréparable, elle sera remplacée par une autre borne "placée sensiblement en arrière". |
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La borne-fontaine de la Fontaine
Une autre borne-fontaine est installée, en 1916, à l'angle de la rue du Regard et de la rue de la Fontaine. Etant donné qu'elle a été fournie par la Société Lyonnaise des Eaux et de l'Eclairage, qui l'alimente au moyen de son réseau de distribution, nous relatons, dans la rubrique sur la distribution de l'eau, l'histoire de la borne-fontaine de la Fontaine.
Les fontaines actuelles
Plusieurs fontaines ont été installées à la fin du 20ème siècle, à l'occasion de la rénovation du centre du village (place de l'église, parc du Docteur Fauvel) et de l'aménagement de la place de la Fontaine.
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Leur eau n'est pas toujours potable. Tout en rappelant les fontaines du passé, elles n'ont plus qu'un rôle décoratif ...
Compléments historiques
Pour aller plus loin sur l'histoire de l'eau et des fontaines, nous vous
proposons de visiter le site Web du Musée
de l'eau et de la fontaine à Genval (Belgique).
Les pompes éoliennes
Les deux éoliennes de Villennes
Une carte postale de 1905 montre qu'une éolienne existait alors sur le terrain de la villa "Beau Site" ; situé entre la Place Verte et le chemin des Groux, le long de la Côte Saint Jean (les terrains riverains de la récente rue Eléonore Jarry en faisaient partie), il était la propriété de la famille Cartier-Bresson. L'emplacement de l'éolienne peut être déterminé
par rapport à la villa et à la tour de Beaulieu, que l'on
aperçoit à l'arrière-plan. |
Comme celle de Fauveau, toujours en place bien qu'inutilisée de nos
jours, elle ne servait pas à produire de l'électricité
mais à actionner une pompe afin de remonter l'eau du sous-sol dans
la citerne, bien visible sur la photo.
L'éolienne de Fauveau
Les propriétaires
A la même époque, la propriété de Fauveau, qui avait été détachée du domaine de Migneaux, appartenait à Alexandre et Madeleine Bordes, le père de celle-ci, l'architecte Fernand Bertera, l'ayant acquise en 1876. Ils achetèrent la propriété voisine de Migneaux en 1926. Après le décès d'Alexandre Bordes en 1943, Fauveau fût, à nouveau séparé en 1957 et attribué à l'un des enfants du couple, le château et l'orangerie devenant les propriétés des deux autres.
Alexandre Bordes avait, avec ses deux frères, hérité de la compagnie de transports maritimes, possédant notamment une flotte de cap-horniers, que son père, Antoine-Dominique, avait créée et qu'ils ont développée.
On racontait autrefois qu'il avait fait construire une éolienne pour utiliser le vent, qui avait fait la fortune de sa famille. En fait, l'exploitation de l'énergie du vent avait pour but de pomper l'eau, autre élément de son environnement professionnel mais sous sa forme douce, qui se trouvait sous le terrain. |
La construction de la pompe éolienne
L'éolienne de Fauveau a été installée, vers 1903, par Edouard-Emile Lebert, ingénieur constructeur hydraulicien. Celui-ci avait acheté, en 1898, le brevet des éoliennes à Auguste Bollée, l'un des fils de l'inventeur du procédé : ce moteur à vent est une véritable turbine, composée de deux roues à palettes ; l'une (le stator) est fixe et forme la "directrice" du vent tandis que l'autre (le rotor) est mobile et actionne la pompe par une transmission à engrenages. Un petit rotor de pivotement (le 'papillon orienteur') positionne la turbine dans le sens du vent. La guerre a interrompu la production des éoliennes Bollée en 1914. Edouard-Emile Lebert en avait construit environ 70. Quelques autres furent construites, jusqu'en 1930, par ses successeurs (Gaston Duplay puis La Société Anonyme des Éoliennes Bollée). Une cinquantaine parmi les 330 à 340, qui furent érigées, sont encore visibles en différents lieux de France. |
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Les éoliennes Bollée
Technique et historique
Un groupe d'étudiants du Centre de Bordeaux-Talence de l'école Nationale Supérieure d'Arts et Métiers a réhabilité l'éolienne construite en 1888 par Auguste Bollée à Bassens (Gironde) ; l'eau coule à nouveau dans les bassins du château du Domaine de Beauval.
Le site Web de l'ENSAM nous explique l'histoire de ces éoliennes et les techniques utilisées, présentant notamment différentes images :
la
plaque, associant les noms d'Auguste Bollée et E. Lebert, sur les éoliennes
le
schéma du premier brevet de 1868
le schéma du brevet de 1885,
(Edouard-Emile Lebert a ensuite remplacé l'étroite colonne centrale
de fonte, entourée d'un élégant escalier en spirale,
par un pylône).
La famille Bollée
Ce site de l'ENSAM ainsi qu'un site Web britannique, dédié à la famille Bollée, nous présentent l'inventeur des éoliennes, portant son nom, et ses fils, dont Amédée, connu pour sa contribution aux débuts de l'industrie automobile.La famille Bollée, originaire de Lorraine, exerçait depuis plusieurs générations l'activité de fondeurs de cloches itinérants. Ernest Sylvain (1814–1891) s'est établi en 1842 dans la ville du Mans tandis que Jean-Baptiste-Amédée (1812–1912) s'installait à Saint-Jean-de-Braye, un village proche d'Orléans.
Le fondateur de la dynastie du Mans avait fait breveter un bélier hydraulique,
en 1857, et une turbine à vent, en 1868. Il délégua peu à peu, dans les années
1860, la gestion de ses affaires à ses trois fils, qui reprirent chacun l'une
des activités, avec des fortunes diverses.
Amédée Ernest (1844–1917) : la fonderie de cloches ... et la construction
automobile
Passionné par la construction automobile, il ne faisait fonctionner la fonderie
de cloches qu'occasionnellement pour rétablir les finances de l'entreprise,
grevées par les coûteuses mises au point de prototypes. Son fils Léon s'est
investi totalement dans la construction automobile et développa, dès
1896, l'une des premières usines d'automobiles. Il a notamment construit
les véhicules à vapeur L'Obéïssante (1872–73), La Mancelle (1878),
La Rapide et La Marie-Anne. La région de la Sarthe a accueilli naturellement
la course d'endurance des 24 Heures du Mans, dans laquelle les Bollée ont
eu une place de choix.
Ernest Jules (1846–1922?) : le bélier hydraulique
Il développa la technique du bélier hydraulique jusqu'à l'apparition des pompes
électriques qui rendirent obsolète ce système mis au point par son
père.
Auguste Sylvain (1847–1906) : les turbines à vent
Dans son brevet de 1885, Auguste Bollée désigne sa machine comme "une éolienne" et il intitule "Eolienne Bollée" son prospectus de 1888 ; jusque là, terme "éolienne", employé par son père pour la première fois pour désigner son moteur à vent n'était qu'un adjectif, utilisé depuis longtemps, le brevet de 1868 décrivant une "machine éolienne hydraulique".
Entre 1872 et 1888, 145 éoliennes Bollée avaient déjà été érigées : 141 en France, deux en Grande-Bretagne, une en Belgique et une en Espagne. Le plus vieil exemplaire se trouve toujours dans les jardins de la fonderie de cloches Bollée à Saint-Jean-de-Braye. Deux Éoliennes Bollée subsistent dans la ferme de Marolles, non pas celle de Villennes mais une autre située à Genillé (Indre-et-Loire).
En 1898, 255 pompes éoliennes avaient été construites ; sept ans après que son père fut mortellement blessé par un tramway à cheval, Auguste-Sylvain vendit l'entreprise de turbines à vent à Édouard-Émile Lebert et se retira à Paris pour peindre.