L'agriculture avant la Révolution

Nous empruntons le texte qui suit à l'excellent ouvrage de Michel Giraud, ancien Président de notre région : "Histoire de l'Ile-de-France" (Editions France-Empire, 1996). Sa description des fermiers laboureurs peut donner une idée de fonctionnement et de la vie de la plus grande exploitation agricole de Villennes, la ferme de Marolles, avant la Révolution.

Durant l'apogée de l'ancien régime, dans les campagnes où vit la majorité de la population francilienne, ce sont essentiellement deux catégories de ruraux qui se distinguent : les vignerons et les fermiers-laboureurs. Ils en constituent l'ossature sociale, les premiers dans les bourgs ruraux, les seconds dans le plat pays. Ils sont à l'origine d'une bonne part de l'âme de notre région. Leurs activités principales en génèrent beaucoup d'autres. Ainsi, les grands fermiers font appel aux forgerons, aux charrons...

Les «fermiers laboureurs», plus tard «marchands laboureurs», constituent une «aristocratie» rurale très caractéristique des plateaux céréaliers qui entourent la capitale. Cette catégorie sociale, déjà présente à la fin du Moyen Age, s'affirme à partir du XVIe siècle. Il s'agit d'exploitants qui font appel au faire-valoir indirect, caractéristique de notre région où la propriété non paysanne est majoritaire. Leur ascension se poursuit tout au long de l'Ancien Régime, en dépit de quelques accrocs.

Ainsi, souffrent-ils de la crise qui secoue la région pendant les guerres de religion. Leurs belles fermes attirent les pillards et subissent des déprédations. Beaucoup feront les frais des fluctuations de la conjoncture économique et du poids de la fiscalité royale. L'Ile-de-France est, en effet, un pays de taille personnelle ; le calcul de l'imposition est fondé sur les facultés présumées du contribuable et non sur ses biens fonciers, comme en pays de taille réelle. C'est donc l'exploitant qui est frappé et non le propriétaire.

En dehors des mauvais moments, les fermiers-laboureurs développent leur primauté au sein du monde rural. Leur force résulte de la possession d'un capital et d'un matériel d'exploitation plus que de leurs actifs fonciers. Tous sont, d'abord propriétaires d'un ou plusieurs «trains de culture», c'est-à-dire d'une charrue et de son attelage, ainsi que de tout le matériel nécessaire pour faire valoir les terres, spécialement les bonnes terres céréalières des plateaux limoneux. Grâce à ces équipements et à un savoir-faire hérité de leurs ancêtres, ils exploitent les grandes propriétés des nobles, des bourgeois ou des ecclésiastiques. Dès la fin du XVe siècle, parfois même plus tôt, un certain nombre de lignages paysans se sont spécialisés dans cette activité, ce qui explique que la puissance de ces fermiers se soit fortement enracinée.

Ils sont parvenus à se faire attribuer la plupart des baux par la haute noblesse et le clergé. Ils se sont imposés durablement aux propriétaires de la terre. Leurs contrats sont reconduits systématiquement à des conditions qui varient peu. […]

Au début du XVIe siècle, les fermes exploitées sont de taille assez modeste. En Plaine de France, elles font de 20 à 100 hectares maximum ; la moyenne se situe à une trentaine d'hectares. Elles ont toutefois tendance à s'agrandir grâce au cumul des baux, autre bon indicateur de la montée en puissance des fermiers-laboureurs. […]

Ainsi, les fermiers-laboureurs cultivent des superficies de plus en plus vastes. La production qui va en s'améliorant leur assure de bonnes récoltes. Sur la durée, ils profitent d'une bonne conjoncture, la hausse des prix étant continue. Certains spéculent sur le cours des grains, car ils commercialisent eux-mêmes leur production. Il n'est pas rare de voir un des enfants s'installer à Paris. La plupart dégagent du numéraire qui leur permet de pratiquer des prêts à intérêt. Grâce à leur matériel, d'autres deviennent prestataires de services chez les petits propriétaires fonciers qui ne possèdent pas de charrue ou servent d'intermédiaires pour la commercialisation de leurs productions. Avec eux, c'est toute une économie «rurale» qui se met en place, anticipant sur l'économie industrielle que l'on verra se développer aux XIXe et XXe siècles. La région-capitale est ainsi le vrai laboratoire des physiocrates pour qui la richesse d'un pays vient de la richesse de son sol. Aussi ne faut-il s'étonner de voir les fermiers se lancer, très tôt, dans les activités marchandes, le négoce devenant, pour eux, une activité aussi importante que la production. De là naîtra l'essor de toutes les «petites» villes de l'Ile-de-France, créant un tissu urbain très dense et spécifique à la région.

C'est ainsi qu'au début du XVIe siècle apparaît la qualification de «marchand-laboureur». D'abord réservée aux plus puissants, elle se répand rapidement. En prenant cette qualification, les fermiers prouvent qu'ils ne se cantonnent pas au seul travail de la terre mais qu'ils se considèrent comme les égaux des marchands des villes.

Avant 1560, quelques fermiers font précéder leur nom des épithètes d'honneur, «Honnête personne», voire «Honorable homme», le second traduisant un degré supérieur de respectabilité. Ces qualifications, qui étaient jusqu'alors l'apanage de la petite bourgeoisie marchande des villes, montrent comment se crée, dès cette époque, l'osmose entre le rural et l'urbain. Elles permettent aux fermiers de bien se démarquer du monde des artisans, de ceux qui pratiquent un travail manuel. Avec un demi-siècle de retard par rapport au monde urbain, ces avant-noms, également attribués aux veuves, commencent à se répandre chez les marchands-laboureurs à partir des guerres de Religion.

Ces fermiers enrichis participent à l'économie de toute l'Ile­de-France dont ils sont les principaux acteurs, en particulier par leurs façons de vivre. Pour les noces, pour les baptêmes, ils affectionnent les cérémonies somptueuses qui leur permettent d'étaler leurs richesses. Ils construisent ou reconstruisent les grands bâtiments de leurs fermes dont certaines agrémentent encore aujourd'hui nos paysages. […] Nombre de ces bâtiments sont demeurés intacts. Ils nous permettent d'avoir une idée de ces grands domaines du passé. A travers eux, nous pouvons imaginer la vie de ces seigneurs de la terre.

La plupart des grands lignages franciliens ont laissé leurs traces dans les archives notariales ou familiales qui nous permettent d'en mieux comprendre le quotidien. Les fermes, avec leurs grands bâtiments et leur vaste cour fermée, vivent en quasi-autarcie. L'exploitation nourrit la famille du fermier et les employés qu'il loge. Les grosses fermes sont rarement touchées par les disettes. Leurs réserves sont généralement abondantes. […] D'une façon générale, les fermiers n'achètent à l'extérieur que peu de produits : l'épicerie, le sel, le poisson ou les chandelles, parfois le vin.

Le personnel permanent des fermes varie selon la taille de l'exploitation. Au sommet de la hiérarchie, le maître charretier dispose de sa charrue et de son attelage. Si le fermier possède deux charrues, un «petit charretier» lui est adjoint. Les charretiers sont assez bien payés […]. Le berger est présent dans les exploitations d'au moins deux charrues. Il entretient et garde le troupeau. Son salaire est supérieur à celui du charretier. Il perçoit 45 livres en 1600. Les domestiques sont assez peu nombreux : les fermes d'une à deux charrues ont généralement une servante ; celles de trois à quatre charrues, deux servantes. Ce personnel, nourri et logé, est peu payé.

Les fermiers louent à l'année les services de spécialistes chargés d'entretenir l'attirail de culture : maréchal, charron, bourrelier ou cordier. Des marchés sont passés avec ces artisans. […] Ces employés ne résident pas sur place. Seuls dorment à la ferme les célibataires. Les autres vivent au village.

Les intérieurs des grandes fermes sont bien mieux équipés que ceux des autres ruraux. Les lits, parfois assez élaborés, constituent un bon indicateur d'aisance. Le fermier dispose du meilleur lit de la ferme. Il s'agit généralement de grandes couches de chêne à piliers tournés avec enfonçures, matelas de plume, couverture, le tout surmonté d'un ciel de chanvre avec pentes et custodes à franges dans les tons vert ou rouge. Les enfants dorment dans la même pièce, dans une seconde couche fermée. Les domestiques se contentent de simples châlits. La servante dort dans l'ouvroir, dans une petite chambre, dans la cuisine ou au fournil. Les hommes disposent de chambres au-dessus des étables. Un charretier dort dans l'écurie pour surveiller les chevaux. Il n'est pas rare qu'un lit serve à deux personnes. […]

Les fermes renferment des réserves de linge abondantes, car les lessives n'ont lieu que deux ou trois fois par an. Les draps, nappes, serviettes sont rangés dans des coffres de chêne ou de noyer de 130 à 160 centimètres de long. Une distinction entre le linge des maîtres, généralement en lin, et celui des employés, apparaît au XVIIe siècle. Les marchands-laboureurs ont aussi des réserves de matière première avec lesquelles ils font fabriquer des étoffes : du fil, de la filasse de chanvre ou de lin qui sont donnés à tisser. Les toiles sont regroupées en coupons avant d'être confiées à une couturière ou à un tailleur. Dans la plupart des inventaires, le linge représente le second poste en valeur.

La cuisine est le centre de vie de la ferme, souvent la seule pièce munie d'une cheminée. Les patrons et les employés y cohabitent. Les repas sont pris sur une grande table de trois à quatre mètres de long. La vaisselle utilisée - les pots, les brocs, les plats, les écuelles, les assiettes - est souvent en étain. Elle est rangée dans des armoires à guichets. Dans la plupart des fermes, la valeur de cette vaisselle peut atteindre plusieurs centaines de livres. […]

Ces intérieurs, assez austères, changent complètement au XVIIIe siècle, période d'enrichissement et de prospérité. Le train de vie des fermiers-laboureurs s'élève en même temps que la valeur des biens meubles non professionnels. […]

La vaisselle évolue ; à l'étain se substituent la faïence et l'argenterie. Celle-ci prend une place de plus en plus conséquente ; elle quadruple de 1650 à 1750, attestant l'enrichissement de cette population. Dans les pièces apparaissent des objets de luxe ou d'agrément comme les horloges, rapidement remplacées par des pendules, les thermomètres, les tapisseries, les tableaux, les glaces encadrées, les poêles. Les lits se diversifient. Les fermiers dorment dans des lits «à la duchesse», «à l'impériale» ou à baldaquins. Les coffres sont remplacés par des armoires. Les sièges ou fauteuils recouverts de tapisserie font leur apparition. Les commodes témoignent d'un luxe de plus en plus raffiné.

Cette évolution du train de vie des fermiers-laboureurs se mesure aussi dans l'habillement et dans les habitudes alimentaires. Ils importent leur vin de Champagne ou de Bourgogne, boivent du café puis du thé et fument du tabac.

En plus de leurs activités productrices et marchandes, les fermiers-laboureurs se tournent vers la prise en charge des droits seigneuriaux et des dîmes, amorçant ainsi une évolution sociale importante qui verra la noblesse «de terrain» disparaître au profit de notables d'origine bourgeoise, où l'administration, naissante au temps de Louis XIV, recrutera ses officiers et ses commis de bureau.

A partir du milieu du XVIe siècle, dans un souci de simplification, les seigneurs laïcs et les ecclésiastiques commencent à affermer la perception de leurs différents droits féodaux à une seule personne, en un seul bail. La perception de ces droits, toujours payés en nature sous forme de gerbes de céréales, offre deux grands avantages aux fermiers-laboureurs. Elle leur permet de disposer d'un surplus de grains négociable, et donc, spéculable, et d'amasser des pailles supplémentaires pour le bétail et la fumure des terres. Ces baux sont cependant moins stables que les baux fonciers. Ils ne sont pas toujours renouvelés à la même personne. La concurrence joue, notamment avec les bourgeois ou les officiers des petites villes. Elle crée l'émulation. […]

La plupart des fermiers-laboureurs, attachés à leur statut, s'efforcent de le transmettre à leurs enfants. Il leur est toutefois souvent impossible de tous les installer dans les fermes. Certains sont obligés de tenter leur chance ailleurs. Beaucoup rentrent dans les ordres. […]

Le commerce est le second débouché possible. Celui de la paille, à destination des écuries de Paris et de Versailles, très lucratif, prend une grande extension. […] Les relations d'affaires ou de familles, nouées avec des marchands, favorisent également ces implantations qui resserrent les liens entre la ville et la campagne. […]

Les fermiers-laboureurs d'Ile-de-France atteignent leur apogée au milieu du XVIIIe siècle. L'accroissement des fortunes conduit alors à une élévation sociale sans précédent. Ils accèdent directement à la noblesse sans passer par les traditionnelles étapes intermédiaires. Une nouvelle catégorie naît, celle des «fermiers gentilshommes».  […]

Pour parfaire leur nouvelle position sociale, les fermiers-laboureurs élargissent leur patrimoine foncier et, surtout, se portent acquéreur de fiefs. […] Pourtant, ce phénomène d'ascensions familiales ou personnelles fulgurantes doit être nuancé. Si les XVIIe et XVIIIe siècles sont marqués par l'influence de la haute paysannerie, les premiers signes du déclin de cette classe sociale apparaissent également. La société bouge. Certes lentement, mais déjà pointent les prémices d'un monde nouveau, annonçant les bouleversements de la fin du XVIIIe siècle.

C'est dès 1650 que certaines familles de marchands-laboureurs d'lle-de-France commencent à connaître des difficultés. Elles souffrent de la dépression économique qui frappe le royaume, de 1650 à 1740. La région est confrontée, tout au long de cette période, à une alternance de bonnes et de mauvaises récoltes du fait du rafraîchissement météorologique. Des années froides et humides, notamment entre 1640 et 1655 et entre 1690 et 1710, favorisent le développement des mauvaises herbes et des maladies. […]

La chute des cours, qui se perpétuera au long du premier quart du XVIIIe siècle, accentuée par la dépréciation monétaire, favorise les petits agriculteurs. Elle pénalise, en revanche, les gros fermiers qui voient leurs marges bénéficiaires se réduire. Dans le même temps, les fermiers-laboureurs doivent faire face à une hausse générale des salaires et des fermages ainsi qu'au poids accru de la fiscalité royale. En Plaine de France, les gages des bergers augmentent d'environ un tiers, en 1730. La hausse des fermages, plus précoce, débute dès 1655 dans la plupart des terroirs. Les propriétaires, souvent citadins, exigent des loyers plus élevés. Les impôts augmentent sérieusement à la fin du règne de Louis XIV. Dans l'échelle tarifaire de la première capitation touchant toutes les familles, y compris les nobles, les fermiers-laboureurs sont placés en quinzième position sur vingt-deux classes, à côté des gentilshommes «possédant fiefs et châteaux» et des bourgeois des petites villes vivant de leurs rentes, juste au-dessus des marchands de vin, de blé et de bois, des professeurs de droit et des huissiers au Châtelet. En Plaine de France, la taille, qui équivaut à 2,3 livres à l'hectare en 1630, passe à 6 livres en 1650, à 10 livres en 1700, à 15 livres en 1740.

Au XVIIIe siècle, la société francilienne agricole, qui a connu de beaux jours tout au long des deux siècles précédents, qui s'est enrichie, qui a promu l'économie régionale et même nationale, se trouve confrontée à des crises de plus en plus aiguës. A la fin du siècle, elle aura définitivement cédé la place à une nouvelle société.

Toutes les charges ne cessent d'augmenter. Contrôlée par le pouvoir royal, la spéculation ne permet plus de rattraper les pertes. Les propriétaires se refusent à modérer leurs exigences. Nombre de fermiers ne peuvent plus payer leurs baux ; ils s'endettent ; les arrérages s'accumulent. Leur capital d'exploitation, leur cheptel, leurs meubles sont saisis, parfois achetés à vil prix par le propriétaire lui- même. Les faillites se multiplient.

Au cours d'une première phase, de 1640 à 1670, ce sont surtout les petits fermiers, sans réserves de capital, qui sont frappés. […]

La seconde phase, à la charnière du XVIIe et du XVIIIe siècle, est plus grave encore. Les gros fermiers sont frappés à leur tour. Beaucoup connaissent un endettement chronique qui se termine par la faillite. […] Des lignages, pourtant en renom depuis la fin du XVe siècle, sont éliminés de la scène. […] Ces fermiers malchanceux sont conduits à accepter des emplois subalternes. […]

Les épreuves ne s'abattent cependant pas sur tous les fermiers. Ceux qui, depuis longtemps, ont entrepris de regrouper leurs activités productrices et commerciales avec la perception des droits seigneuriaux ou des dîmes et qui se sont constitué une solide assise foncière résistent à la crise. Certains en profitent même, et les écarts de situations accroissent la fracture sociale. Les baux des fermiers en faillite sont récupérés par quelques chanceux qui confortent leur propre exploitation. […] Les fermiers opportunistes ne se contentent plus d'ajouter à un bail principal des baux secondaires. Ils n'hésitent pas à réunir entre elles, non plus des parcelles, mais des fermes entières. […]

Ces regroupements entraînent souvent la disparition de bâtiments de ferme, devenus inutiles, et que les propriétaires, soucieux de réaliser des économies d'entretien, décident de détruire. […] La géographie de l'espace rural se modifie. Les grosses fermes se retrouvent de plus en plus isolées, au milieu des terres labourées.

La Révolution met fin à cette course aux honneurs et aux privilèges, mais elle ne freine pas l'ascension des fermiers-laboureurs. Si la plupart d'entre eux souffrent de la crise révolutionnaire, ils réussissent à s'adapter et en tirent, en fait, plus de profits que de pertes. Ils préservent leur position dominante dans la communauté villageoise en prenant les places de maire. Ils font preuve d'opportunisme en se montrant favorables à l'abolition des droits seigneuriaux et à l'égalité devant l'impôt. Ils sont surtout les seuls, au sein du monde rural, à pouvoir acheter, grâce à leur épargne, des biens nationaux d'émigrés ou d'Eglise. […]

Certains marchands-laboureurs deviennent, à bon compte, de gros propriétaires terriens et, à leur tour, des rentiers du sol.

Ainsi, l'ascension des marchands-laboureurs, commencée dès la fin du Moyen Age, se poursuit jusqu'au XIXe siècle. Ils formeront alors l'élite qui fournira les cadres économiques et politiques à la région-capitale.

La ferme de Marolles

Au début du XVIIe siècle, la ferme fait partie des biens de Marie Fayet, l'épouse du du seigneur Bourdin Nicolas Ier. A la fin de ce siècle, le fermier de Marolles, est Pierre Marie.

Jeanne Pigeon, veuve de Pierre de Berry, lui succède en 1698. François de Berry et Marguerite Cuquemelle, sa femme, sont ensuite

En 1752, le seigneur, Pierre Gilbert de Voisins, confie la ferme à partir de 1755 à François Beuzeville et sa femme Elisabeth Charton.

Les terres de Marolles et leurs dépendances sont affermées, en 1778, à Henry Lelarge et à sa femme, Catherine Gouin. La ferme est reconstruite, en 1784, selon les plans de Charles-François Viel.

 

 

   

Après l'émigration de Pierre Gilbert de Voisins, en 1791, ses biens sont mis sous séquestre. Le citoyen Le Large reste locataire (il deviendra le maire de Villennes en 1800). En 1795, une adjudication attribue une partie de la ferme et de ses terres à Jean Redaux, cultivateur à la Clémenterie.

Pendant les guerres de 1870 et de 1914-1918, la ferme de Marolles joue un rôle particulièrement important pour l'alimentation des armées. Entre ces deux périodes, deux autres fermiers de Marolles, assurent la fonction de maire : Aquilas Cauchoix (1899-1900) et Henri Cauchoix (1903-1912).

Cliquez ci-après, pour lire l'histoire détaillée de la ferme de Marolles.

L'agriculture vers 1800

L'activité économique principale de la commune reste l'agriculture. En 1799, 8 des 10 membres du conseil municipal sont agriculteurs.

L'agriculture vers 1900

Il y a encore, quelques dizaines d'années auparavant, de nombreuses fermes dans le village même. L'instituteur écrit, en 1899 : à peine y voit-on deux ou trois cultivateurs ; en fait, huit y sont encore recensés ainsi que 10 journaliers. Les hameaux au contraire sont presque exclusivement habités par des cultivateurs. L'entreprise d'horticulture de la famille Derain existe déjà ; ses charretiers sont également employés pour l'enlèvement des ordures dans la commune.

 
 

Entre Villennes et les hameaux, se trouve la jolie ferme de Marolles.


Le travail a produit en 1899 une magnifique récolte de blé et d’avoine.

 

 

Sur le plateau, on cultive un peu partout les céréales. On cultive beaucoup la pomme de terre, surtout la variété dite saucisse. Mais ce qui fait la richesse du hameau, ce sont les arbres fruitiers : cerisiers, pommiers et pruniers. Les pruniers surtout donnent d’assez beaux revenus, même dans les années ordinaires. On expédie les prunes à Paris et en Angleterre, surtout la variété dite Prune de Monsieur. Beaucoup de cultivateurs ramassent avec soin les prunes tombées et en obtiennent par la distillation une eau-de-vie très estimée consommée en grande partie dans le pays ou dans les environs.

 
 

Comme animaux utiles à l’agriculture, on peut trouver à Villennes : quatre vingt chevaux, quarante vaches, quatre cents moutons. Ils sont moins nombreux dans les fermes de Breteuil : beaucoup de cultivateurs ont chacun un cheval ; quelques-uns deux. Point de bœufs, quelques vaches fournissant du lait aux habitants du hameau. Le reste est vendu à des laitiers qui le portent à Paris chaque jour. Point de moutons. Peu de volailles.

En 1901, on recense dans les hameaux 29 cultivateurs ou agriculteurs, 11 ouvriers agricoles et 7 journaliers mais un seul berger.

L'agriculture villennoise sera marquée pendant la guerre de 1914-1918 par de nombreuses réquisitions, le manque de personne et le début de la mécanisation.

L'agriculture de nos jours



Aujourd'hui, seule la ferme de Marolles reste en exploitation, bien que ses terres se soient réduites, notamment pour la construction du golf et du domaine attenant.

Ses champs de colza illuminent le paysage au printemps, de même que les fleurs des pommiers et des poiriers qui fournissent toujours des fruits appréciés.


Les autres fermes, plus petites, ont été transformées en habitations aussi bien dans le centre de Villennes qu'à Breteuil.

Des machines agricoles, abandonnées sous des hangars et dans des champs, témoignent de l'important passé agricole du village.