L'origine des plans-relief
Une collection unique
Créé à l'initiative de Louis XIV et de Louvois, son ministre de la guerre, les plans-relief palliaient la qualité insuffisante des cartes. Exécutés à l'origine par les ingénieurs du Roi, au fur et à mesure qu'ils procédaient à l'aménagement des villes fortifiées frontalières et maritimes, selon les principes de Vauban, les plans-relief constituaient des outils de travail et de réflexion pour l'État-Major Royal ; ils servaient également à convaincre le Roi du bien-fondé des dépenses à engager. Actualisés périodiquement pour garder leur valeur stratégique, ils conservèrent cette vocation militaire jusqu'à la guerre de 1870, qui démontra l'inefficacité des places fortes.
Classée secret militaire, la collection provenant de Louis XIV et Louis XV était conservée jusqu'en 1776 dans la galerie du Bord de l'eau du Musée du Louvre. Complétée par Napoléon, Louis-Philippe et Napoléon III, elle a été classée Monument historique en 1927.
Il reste une collection de 64 plans-relief, représentant des villes ou des sites fortifiés de la Manche, de l'Atlantique, des Pyrénées et de la Méditerranée : depuis 1982, les 16 plans-relief concernant le nord de la France sont visibles au Musée des Beaux-Arts de Lille ; les autres se trouvent au Musée des plans-relief, situé dans l'Hôtel National des Invalides.
La renaissance du musée des plans-relief
Tel était le titre d'un article d'Astrid Renoult, publié le 4 juin 1997 dans le Figaro, décrivant notamment la construction du nouveau musée, entre les années 1988 et 2000. Nous en reproduisons les principales parties.
Jusque dans les années 80, les maquettes de villes fortifiées - elles ont servi à organiser les batailles de siège a partir de 1770 -, réalisées entre la fin du XVIIe siècle et 1870, étaient entreposées aux Invalides, dans des anciens greniers à blé. Un siècle plus tard, lorsque les maquettes entament leur voyage pour Lille, le constat est inquiétant : les constructions en bois se décollent, les arbres de soie se courbent, la poussière étouffe les couleurs. Mais la bataille que se sont livrée les villes de Lille et Paris ces dernières années n'aura pas été inutile. Elle aura permis de constater l'ampleur des dégâts. En 1987, une convention avec Lille permet le retour de la majorité des maquettes à Paris. Les plans-reliefs seront restaurés et le ministère de la Culture décide d'entreprendre l'aménagement d'un nouveau musée [...] Les maquettes sont entourées et protégées par des vitres immenses. Dans les vitrines, une climatisation par soufflage d'air permet de préserver les conditions d'hygrométrie et de température nécessaires à la bonne conservation des maquettes. Les plans-reliefs, comme des îlots de lumière, flottent dans des enceintes de verre. Dans un décor volontairement sobre et sombre, le visiteur pourra savourer les moindres détails. Le circuit se fait tout simplement par ordre géographique. De Belle-Ile à Toulon en passant par Saint-Martin-de-Ré, certaines maquettes peuvent atteindre jusqu'à 50 m2. Un dispositif d'information permet à chacun d'apprécier le caractère pédagogique de la collection. Des photos aériennes obliques incitent à comparer l'évolution de nos villes en matière d'urbanisme. Dans les coulisses du musée, à l'abri de la lumière et de la poussière, sont entreposées des dizaines de maquettes. Elles attendent d'être restaurées par les doigts experts de Christian Carlet. Depuis un an et demi, il utilise le laser pour nettoyer les plans, méticuleusement, centimètre par centimètre. Cette technique permet de désincruster la poussière en respectant soigneusement les matières. Autrefois secrets d'Etat et formidables outils de dissuasion, les plans-reliefs suscitaient l'admiration des monarques à qui était accordé le droit exceptionnel de les apercevoir ne serait-ce qu'un instant. Pierre Le Grand fit partie de ces privilégiés. Beaucoup souhaitèrent entamer une même collection, mais celle de la France reste unique. [...] L'histoire d'une collection 1668 : Louvois, ministre de Louis XIV, commande à
Vauban la réalisation des plans-reliefs des principales villes fortifiées
de France. |
Le plan-relief de Villennes
Il a été réalisé, en 1996-97, à l'initiative du maire, François Gourdon, avec un financement municipal, par deux maquettistes spécialisés dans ce type de réalisation, installés dans la commune voisine de Médan : Pascal Chesnel et Béatrice Caudron (Sites et Cités SARL).
Le plan-relief de Villennes a la forme d'un octogone, inscrit dans un carré d'environ 2 mètres de côté. Il a été réalisé à l'échelle 1/600e. |
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Il est fait des mêmes matières que celles utilisées à l'époque
de Louis XIV (bois, papier et soie):
- pour les arbres : soie naturelle blanche teintée avec des couleurs
végétales (camaïeu de verts),
- pour les maisons : papier de lin et de coton (toits gris bleutés ou roses),
- pour l'ensemble : peinture à l'huile colorée de pigments naturels.
Les plantations de l'époque, fidèlement reproduites, ont été retrouvées dans les archives du Ministère de l'Agriculture.
Le plan-relief représente une partie de notre village, tel qu'il était cent ans avant sa réalisation, alors qu'il n'avait que 658 habitants. Les années choisies, 1896-97, sont celles où la fréquentation de la halte de Villennes a connu un essor très important : "le mouvement des voyageurs y atteint presque le chiffre de deux cent mille par an", selon le conseil municipal qui demandait alors que l’appellation de gare lui soit accordée.
La dimension de la maquette n'a pas permis de représenter tout le territoire communal. De l'avant vers l'arrière, il s'étend du grand bras de la Seine à la ferme de Marolles. De gauche à droite, il va du croisement de la route du Président (de nos jours, avenue G. Clémenceau) et de la route de Médan (rue Gallieni) jusqu'à l'extrémité du parc du château (rue Michel Giraux)
Les bâtiments ont la physionomie exacte qu'ils avaient en 1897.
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Quelques erreurs historiques sont toutefois à noter, mais elles
sont volontaires :
- dans le but de montrer un élément important du patrimoine disparu de la commune, le moulin est figuré, en ruines, sur le pont alors qu'il était déjà démoli (ses vestiges ne seront complètement détruits qu'en 1927), - le parc du château est présenté avant son lotissement, alors que l'avenue du Parc était tracée et qu'au moins deux villas étaient déjà construites. |
Survol virtuel
Vue d'ensemble
Gros plan
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Quelques détails
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