Un terrain, réunissant de multiples parcelles agricoles
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L'allée est située au lieu-dit "Les Bornes", compris entre le parc du château et Médan, sur un terrain qui , à la fin du 18ème siècle, comprenait une pièce de terre labourable et des vignes. |
Jean Téoullier et son épouse Louise Charlotte Paris, propriétaires de la villa "Le Vallon", rue du petit Coquard (devenue la rue du Coquart) acquièrent, en 1884 et 1889, deux parcelles appartenant à des agriculteurs, situées entre la rue du Bas de Médan (de nos jours, rue du Maréchal Leclerc) et la rue du Haut de Médan (avenue Foch).
L'un de leurs fils, Alexis, maître de lavoir comme son beau-frère et, plus tard, son frère, sera maire de Villennes de 1929 à 1945.
Une parcelle appartenait à Henri Pottier, qui sera maire de Villennes de 1893 à 1896. Il avait complété, lors d'une adjudication en 1889, la partie qui venait de la succession de son père.
La deuxième était la propriété de Gaston Louis Gaury ; son père, Elphège Vincent, en avait reçu une partie du sien, Gaston Louis, et avait acquis les autres en 1884 de divers agriculteurs issus d'anciennes familles du village (Grapin, Rivierre, Petitjacques, Lesieur).
Jean Téoullier et son épouse adjoignent en 1908 une troisième
parcelle, qu'Alexandrine Binet, veuve d'Auguste Beaugrand, avait reçue
en 1864 en donation de ses grands-parents, Etienne Barthélémy
Binet (cousin du maire Ambroise Eléonor Binet) et Catherine Marie Menard
(petite-fille du premier maire de Villennes, Jean Laurent Menard).
Le restaurant "Aux Marronniers"
En 1903, les propriétaires bâtissent, dans le bas du terrain, une maison en pierres meulières, qui deviendra bientôt un commerce de vins, de mercerie, d'épicerie et d'articles de pêche, puis un restaurant.
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Cliquez sur sa photographie, pour en connaître l'histoire. |
Le lotissement
En 1923, le terrain appartient à Jean Téoullier, à ses deux fils et à sa fille. Ils y construisent l'allée et le morcellent en 7 lots, dont l'un est vendu à un inspecteur d'assurances, qui y construit aussitôt une maison. Un autre lot, non bâti, est loué avec promesse de vente à une autre personne. Ces deux premiers acquéreurs vont bientôt entrer en conflit avec les promoteurs du lotissement.
Chaque propriétaire d'un lot possède la partie de l'allée située au droit de son terrain, un règlement définissant les obligations de chacun pour son entretien et limitant la circulation dans cette voie.
En particulier, l'entrée et la sortie des véhicules doivent se faire par le rue du Bas de Médan (actuelle avenue Foch), l'extrémité supérieure étant fermée par deux poteaux mobiles, "permettant en cas d'événements imprévus et par exception la sortie de voitures ne pouvant tourner ni reculer dans l'allée". Le propriétaire et le locataire ont changé la place des poteaux, en les réunissant par une chaîne munie d'un cadenas, dont ils ont seuls la clef. Mis en demeure de remettre les poteaux à leur place initiale, ils n'ont pas obtempéré et ont, même, renforcé la fermeture ... |
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Hommage à un député très apprécié
Cette voie privée porte le nom d'un homme politique très populaire au début du 20ème siècle.
![]() Maurice Berteaux (1852-1911) |
Agent de change, Maurice Berteaux était maire de Chatou depuis 1891 et député de Seine & Oise de 1893 jusqu'à son décès accidentel sur le terrain d'aviation d'Issy-les-Moulineaux en mai 1911 : il y assistait avec le Président du Conseil, Ernest Mounis, à une course d’aéroplanes. Un appareil s’est écrasé, au décollage, sur le cortège officiel, blessant le Président du Conseil et tuant Maurice Berteaux sur le coup. Des funérailles nationales ont été organisées. Parlementaire le mieux élu en 1910, il était vice-président de la Chambre des députés depuis 1906, président du conseil général de Seine & Oise depuis 1908 et ministre de la Guerre (fonction déjà occupée en 1904-1905). Radical-socialiste, fervent patriote, il s'était engagé en faveur des premières lois sociales. |