Le lotissements du Parc (bord de l'eau) du Parc
Le lotissement du bord de Seine
Hippolyte Charles Henri Pichard du Page achète en 1887 le terrain, appartenant toujours à la propriétaire du château, Marie Henriette Paradis, mais dissocié du parc depuis la construction de la ligne de chemin de fer. Son but est de le revendre par lots.
Les 19 lots proposés à la vente
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En complément des 17 lots définis entre la Seine et le talus de la voie de chemin de fer, les deux îlots sont également à vendre. |
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Le sentier du Bord de l'eau
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Le plan prévoit la création du chemin entre son raccordement au chemin de Médan (chemin des Prés Blondeau), près du pont sous le chemin de fer, et l'entrée du pont sur la Seine vers l'île de Villennes. Il s'est d'abord appelé Chemin de Seine puis Sentier (ou Sente) du Bord de l'eau. |
Le chemin se terminait à l'extrémité de la rue du Pont par une grille, que l'on peut voir, au fond et à gauche, sur une carte postale de 1910, d'où l'image ci-contre est extraite. La porte de droite, qui donne accès au pont et à l'île, a été construite ultérieurement lors du lotissement de l'île. |
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Le cahier des charges
Voici la principale partie du cahier des charges établi en mai 1887, qui concerne ce chemin.
Pour le service et l'exploitation des terrains [...], il devra être créé un chemin sur toute leur longueur. Ce chemin [...] aura trois mètres de largeur depuis la grille d'entrée jusqu'au douzième lot [...] et deux mètres seulement à partir de ce point jusques et y compris le vingt-troisième lot pour venir déboucher sur la route de Médan par la porte existante. Chaque adjudicataire sera propriétaire du terrain compris en son lot et réservé pour l'établissement du chemin. Ce chemin devra suivre la direction indiquée au plan ci-annexé sauf en ce qui concerne les treizième, quatorzième et quinzième lots qui pourront si bon leur semble établir leur chemin sur le prolongement et le mener en ligne droite le long de la ligne de chemin de fer. Il est fait observer que dans l'établissement de ce chemin chacun des adjudicataires devra tenir compte de la portion de terrain appartenant à la Compagnie de Chemin de fer et se trouvant en dehors de la haie existante soit un mètre à compter du bord intérieur de la haie vive de façon à ce que les vendeurs ne soient jamais inquiétés à ce sujet ni recherchés. Dans le cas où il y aurait des lots invendus, les adjudicataires ne pourraient faire aucunes réclamations ni faire contribuer les vendeurs dans n'importe quelles dépenses que ce soit. [...] |
Les villas du Bord de l'eau
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Seules quelques villas auront été construites, au début du chemin, avant la guerre de 1914-1918. On voit ici celle située au niveau de la villa de la future avenue Foch, qui deviendra la mairie de Villennes. |
Aujourd'hui, d'autres maisons se cachent derrière des saules pleureurs. Le petit port, qui existait avant le lotissement, a disparu. |
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Le lotissement du parc
Cette première opération, initiée en 1887, est suivie d'une autre beaucoup plus importante : M. Pichard du Page achète le château et son parc, le 7 juin 1893, à Marie Henriette Paradis, qui réside alors à Paimpol avec son deuxième époux, Louis Auguste Dupont, et doit rembourser les importants emprunts qu'elle a effectués.
La mise en vente
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Un panneau est placé à gauche de la grille, qui constitue encore l'entrée du parc. |
La même année, commence la vente des lots, desservis par de nouvelles rues : avenue du Parc et avenue de Médan.
Cliquez ci-après, pour voir des agrandissements du plan du lotissement.
Le cahier des charges
Un premier cahier des charges est établi en octobre 1893. En voici les conditions spéciales, où le terme "acquéreur" signifie "nouveau propriétaire d'un lot" et les "vendeurs" sont les propriétaires à cette époque, M. et Mme Pichard du Page :
Constructions - Alignements - Clôtures et Bornages Tout acquéreur sera tenu de construire dans l'année de son acquisition, à moins d'une autorisation écrite des vendeurs. Les constructions à élever en bordure des voies du parc devront être éloignées d'au moins quatre mètres de l'alignement des dites voies, à moins d'une autorisation écrite des vendeurs. Ces constructions seront d'un aspect convenable, harmonieux et décoratif, même sur les façades latérales, elles ne pourront avoir sur la partie longeant le chemin de fer, une hauteur de plus de dix mètres du sol à la corniche. Les fosses d'aisances, à purin et à fumier seront rigoureusement étanches et fermées. L'alignement sera demandé par écrit aux propriétaires qui le feront donner par leur géomètre avec plans à l'appui et aux frais des acquéreurs. Les acquéreurs seront tenus de clore leur terrain dès leur entrée en jouissance par une clôture provisoire en treillage de bois ou de fer et d'établir la clôture définitive lors de la construction. Les terrains en bordure de toutes les voies intérieures du Parc seront clos seulement par des grilles ou par des barrières en bois d'aspect convenable avec ou sans piles ou pilastres isolés. [...] Eaux Le propriétaire du troisième lot dans lequel existe la source, sera tenu à l'entretien de cette source et à la distribution de l'eau dans les divers conduits et à exécuter les servitudes imposées tant pour la distribution d'eau dans la Commune que pour l'entretien du lavoir de cette dernière. Il établira à ses frais une conduite dans les avenues du Parc et de Médan sur tout leur parcours et il sera tenu de fournir par cette conduite pour le service de tout le parc, non compris le premier lot du château, deux cents mètres cubes d'eau au moins par jour, l'entretien de la canalisation sera à sa charge. Il fournira, en outre, au château l'eau qui lui sera nécessaire. Il sera tenu de donner aux acquéreurs les prises d'alimentation pour leurs lots, sur le parcours de la dite conduite, l'eau fournie à chaque concessionnaire sera réglée au moyen d'un compteur et par abonnement dont la durée minimum sera de cinq ans, aux mêmes conditions que celles insérées dans le règlement sur le service de la distribution dans la Ville de Paris, adapté selon délibération du Conseil Municipal du vingt-deux juillet mi huit cent quatre-vingt, et aux mêmes prix par mêmes quantités que ceux stipulés au dit règlement pour les eaux de sources, mais sans la réduction de vingt-cinq pour cent à partir de deux cent cinquante litres par jour. Les travaux de prise d'eau sur la conduite et de pose de branchement jusqu'au compteur, seront réglés selon la série de prix des travaux d'entretien de la Fontainerie de la Ville de Paris. Chaque acquéreur demeurera obligé de laisser un libre cours à la rivière qui sillonne les lots trois, dix, douze, quatorze, [...], quarante et quarante-deux, mais il aura la faculté de la canaliser dans un aqueduc souterrain à la condition expresse de ne pas compromettre la circulation de l'eau ni en aucun cas d'y projeter aucune ordure et d'y déverser les eaux ménagères qui seront conservées dans son lot. Il devra faire curer à ses frais et entretenir en bon état le radier de ce cours d'eau dans le parcours de sa propriété et en faciliter l'écoulement de façon que l'eau ne se corrompe et ne se perde pas dans la terre. Il devra entretenir en bon état et à ses frais les conduites qui traversent son lot. Les vendeurs ou leurs successeurs ne seront aucunement responsables des chômages ou accidents qui pourraient survenir dans la source ou la canalisation, ni même en cas de tarissement ou de manque d'écoulement de la source, dans ces deux derniers cas seulement la redevance annuelle serait supprimée. Dans les deux premiers cas, les acquéreurs devront souffrir pendant tout le temps nécessaire aux travaux l'interruption de l'eau sans pouvoir rien réclamer. |
L'article "Servitudes générales" indique, notamment :
- qu'il n'y aura, sur les lots, aucune servitude de passage,
- que si des arbres existent sur la ligne de séparation de deux lots, les frais et le produit de leur arrachage seront partagés entre les deux propriétaires,
- que les les propriétaires ne pourront installer aucun établissement, industriel, commercial, public ou tous autres.
Les Conditions particulières stipulent que "Tous les propriétaires des lots seront subrogés aux droits des vendeurs et ils auront le droit d'exiger de tout acquéreur l'exécution des conditions à lui imposées, par suite toute discussion à ce sujet devra se vider exclusivement entr'eux."
Les vendeurs se réservent le droit, dans l'intérêt général :
- de céder le service des eaux dans le Parc,
- de créer d'autres voies,
- d'apporter les modifications qu'ils jugeront convenables.
Ce sera le cas en juillet 1896, avec le texte suivant qui laisse penser :
- que certaines des premières constructions ne sont pas du goût du promoteur du lotissement,
- qu'il y a des problèmes d'entretien de la rivière anglaise,
- qu'ils se préparent à vendre la source à une société qui assurera le service de distribution de l'eau.
Constructions Les acquéreurs devront soumettre leurs plans de constructions aux vendeurs, lesquels se réservent la faculté de n'autoriser que des constructions dont l'aspect sera convenable, harmonieux et décoratif, même sur leurs faces latérales. En cas de contestations, les parties s'en référeront chacune à un architecte expert choisi par eux. Les constructions exécutées sans cette autorisation seront aux risques et périls du propriétaire, les vendeurs se réservant le droit de les faire démolir sans indemnité et de refuser la délivrance de la mainlevée de l'inscription qui sera prise d'office pour garantir le privilège des vendeurs. Eaux Les acquéreurs des lots traversés par la rivière anglaise seront tenus de faciliter les travaux et le nettoyage de la rivière anglaise chaque fois que le propriétaire du lot où se trouve la source le jugera nécessaire. [...] L'acquéreur du troisième lot dans lequel existe la source sera tenu d'accepter toutes les concessions qui seront données au moment de son acquisition, même en dehors du Parc et d'exécuter toutes les conventions faites antérieurement. Chemins et clôtures Toutes les clôtures établies sur les avenues du Parc sont réservées par les vendeurs qui les feront enlever aussitôt la livraison des lots vendus. Le propriétaire des terrains et des chemins du Parc aura toujours le droit de céder à la Commune les chemins du Parc, soit en totalité soit en partie. |
Ce dernier point prépare la décision qui sera prise en 1907 : la commune deviendra propriétaire des avenues créées dans le parc, lorsqu'elle achètera les terrains qui formeront la Place de la Gare (de nos jours, la Place de la Libération).
Les villas du parc
Bientôt après la mise en vente des lots, apparaissent les premières villas construites dans l'ancien parc.
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Nous décrivons certaines des villas parmi les plus remarquables, situées dans la première partie de l'avenue Foch et dans l'avenue du Parc.
Avenue Foch
Cliquez sur la photo de l'une des villas pour lire son histoire et la visiter.
![]() La villa "Neptune" |
![]() La villa "Marie Rose" |
![]() La villa du Parc |
![]() La villa "Albertina" |
La rue qui porte toujours le nom d'avenue du Parc n'était pas prévue à l'origine.
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Un ancien plan du lotissement montre qu'un autre tracé était envisagé pour la rue permettant de rejoindre le lavoir, la rue de la Fontaine, la rue de l'Ecole et le chemin des Prés Blondeau (devenu la rue du Coquart), à partir de la nouvelle avenue de Villennes à Médan (actuelle avenue Foch). |
Ce plan correspond au tracé qui a été choisi entre 1896 et 1899. Il montre que les terrains vendus à Alfred Laumonier ont, effectivement, été légèrement amputés pour construire le prolongement de l'avenue du Parc. |
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En août 1911, la commune décide de vendre, pour l'assainir, un terrain triangulaire de 140 m2, servant de dépotoir, situé entre cette avenue du Parc et la rue des Ecoles, au bout du lavoir de la Fontaine. Celui-ci vient de lui être cédé par M. Pichard du Page, lors de la vente des terrains destinés à créer une place devant la gare.
Un cahier des charges de l'adjudication, concernant les murs de clôture du terrain, est préparé en novembre 1911 par l'architecte communal, Paul Huan.
COMMUNE DE VILLENNES SUR SEINE ADJUDICATION par la Commune de Villennes sur Seine d'un terrain d'une contenance approximative de 141 mètres carrés, situé à Villennes sur Seine rue des Ecoles et Avenue du Parc, tenant par devant et par derrière les rue et avenue sus désignées, d'un coté le lavoir communal de la Fontaine et d'autre coté M. Loustoneau. L'acquéreur devra s'engager : 1° A construire à ses frais un mur séparatif entre le terrain vendu et le lavoir communal. Ce mur devra être établi entièrement sur le terrain vendu et en bordure de la ligne séparative ; il sera construit en moellon ou meulière hourdés et jointoyés en mortier de chaux et, s'il s'agit d'un simple mur de clôture, il devra être couronné d'un chaperon à larmier en mortier bâtard chaux et ciment. Ce mur devra avoir au minimum 40 centimètres d'épaisseur ; sa hauteur minima sera déterminée par une ligne passant aux deux extrémités du dit mur, par les sommets du mur existant en bordure de la rue des Ecoles et du nouveau mur, dont il est parlé ci-après, à construire en bordure de l'avenue du Parc 2° A démolir la partie du mur actuel du lavoir sur l'avenue du Parc, à partir d'un point situé à 12 mètres 81 centimètres de l'extrémité du pilastre de la porte de la Fontaine jusqu'au terrain vendu et à reconstruire le dit mur en bordure de l'alignement de l'avenue du Parc, avec ses épaisseur et hauteur actuelles, en moellon ou meulière hourdée et jointoyée en mortier de chaux et couronné d'un chaperon à larmier en mortier batard chaux et ciment. Pour la construction des deux murs sus-désignés, l'acquéreur pourra utiliser les vieux matériaux qui proviendront de la partie du mur à démolir à la condition toutefois que ces matériaux soient propres à être réemployés. Tous les travaux ci-dessus seront exécutés sous la direction de l'Architecte Communal dont les honoraires seront à la charge de l'acquéreur. De condition expresse, les travaux prévus aux paragraphes 1 et 2 ci-dessus, devront être exécutés dans un délai d'un an à compter du jour de la signature de la convention intervenue entre la Commune et M. Pichard du Page, le 4 août 1911, à défaut par l'acquéreur de les faire faire dans ce délai, la Commune est dès maintenant autorisée à les faire exécuter par des entrepreneurs de son choix, et sous la direction de l'Architecte Communal aux frais, risques et périls le l'acquéreur qui devra payer la dépense sur le vu des mémoires à peine d'y être contraint par les moyens de droit sans préjudice de tous dépens et dommages intérêts s'il y a lieu. 3° A se conformer à toutes les prescriptions du Cahier des charges et conditions de vente des terrains dépendant du Château et du Parc de Villennes sur Seine dressé les 5 Septembre 1993 et 3 Juillet 1896 par M. H. PICHARD du PAGE notamment en ce qui concerne l'obligation de ne pas construire à moins de quatre mètres de l'alignement de l'avenue du Parc et à clore son terrain sur la dite avenue dans un délai d'un an à partir du jour de l'adjudication, par un mur bahut de un mètre de hauteur au maximum, surmonté d'une grille en bois ou en fer n'excédant pas au total une hauteur de 2 mètres 60 centimètres. OBSERVATION est faite que dans le dit terrain passe, par conduit souterrain, l'égout conduisant à la Seine les eaux du lavoir communal ; l'acquéreur devra supporter cette servitude avec toutes ses conséquences. Dressé par l'architecte de la Commune de Villennes sur Seine soussigné POISSY le 4 Novembre 1911. Signé : HUAN |
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L'enquête publique de novembre donne lieu à diverses protestations, puis 92 personnes signent une pétition "pour laisser à la commune la propriété de la source que contient le terrain afin d'améliorer le régime des eaux du lavoir central". Le conseil municipal y fait faire un sondage, jusqu'à 5 mètres de profondeur, qui ne révèle que des traces d'eau. Il maintient sa décision et vend le terrain, en mai 1912, aux enchères. Le maire, Henri Cauchoix, le cède, au nom de la commune, à celui qui lui succédera très bientôt, Alfred Louis Alphonse Laumonier, déjà propriétaire de la villa voisine "Albertina". |
Alfred Laumonier y fait construire une maison,
vraisemblablement par l'architecte communal, Paul Huan, qui
avait dirigé les travaux de démolition et
construction des murs de clôture. On reconnaît le style caractéristique de celles qu'il avait déjà bâties sur le chemin de la Nourrée. La tourelle contient une petite pièce au dessus de la cage de l'escalier, qui conduit aux chambres du premier étage. |
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Après le décès d'Alfred Laumonier en novembre 1944, sa veuve née Geneviève Charlotte Marthe Redly et son fils Jacques Louis Alphonse, publiciste, conservent la maison 12 ans avant de la vendre.
Le bout du Parc
Cette partie du plan de lotissement de la partie du parc comprise entre le chemin de fer et la Seine représente, avant la création de l'avenue de Médan (devenue l'avenue du Maréchal Foch), l'extrémité du parc du côté de Médan qui comprend : - un potager, Les emplacements des tonneaux d'arrosage, en fer, peuvent être distingués sur les bords des 4 rectangles cultivés. |
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On peut pénétrer dans le parc, entouré d'un mur, par une grille située sur le chemin de Médan, au niveau où sera percée l'avenue de Médan.
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Sur ces deux plans ultérieurs, les terrains de l'extrémité semblent avoir été réservés et vendus préalablement au lotissement. | ![]() |
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La première villa du bout du Parc ne sera toutefois pas bâtie sur ces parcelles. En effet, cette carte postale expédiée en 1905 ne montre aucune construction entre la villa "Val Rose" et le mur de clôture. Par contre, on aperçoit la villa "Louise", derrière le mur, à l'extrémité de la rue du Coquart. |
La villa "Marie Isabelle" sera construite vers 1910 sur le premier lot vendu. Pour connaître son histoire, la visiter à cette époque et contempler son architecture inchangée, cliquez sur sa photo. |
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