Fauveau, autrefois partie du domaine de Migneaux
L'histoire de Fauveau s'est longtemps confondue avec celle du domaine de Migneaux, dont c'était une partie. Le plan du fief de Migneaux (de 1782 à la Révolution) montre que le nom "Fauveau" désignait à la fois : - le bois, proche du château, bordant le chemin bas de
Poissy à Villennes, |
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Une allée, bordée d'arbres, figurée sur un plan de 1851,
permettait l'accès à partir de la route de Paris à Mantes, dite
route de Quarante Sous ; elle existe toujours mais elle est
coupée, de nos jours, par les autoroutes A13 et A14.
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Les anciens propriétaires de Fauveau : deux architectes et un joaillier
La propriétaire du domaine de Migneaux, Marie-Camille Trubert, épouse
de M. Hochet, ancien secrétaire général du Conseil d'Etat, vend Fauveau
à Pierre-Jules Bigle, architecte parisien.
Celui-ci est architecte de la préfecture de la Seine, expert au tribunal de première instance. Il a notamment, réalisé trois hôtels, trois immeubles et une maison dans le huitième arrondissement de Paris. Il a, également bâti, la villa La Citole à Villepinte pour Jules Doazan, agent de change parisien. |
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Voici la description des différents lots dans l'annonce légale publiée dans le journal La Concorde du 10 mai 1868 :
1° Une propriété, dite de Fauveau, située à Fauveau, commune de
Villennes, canton de Poissy, arrondissement de Versailles
(Seine-et-Oise), consistant en : maison d'habitation construite
en briques et pierres, élevée d'un rez-de-chaussée et de deux
étages sous combles ; maison de jardinier, communs, écurie,
remise, hangar rustique, etc. ; le tout d'une superficie de
quatre hectares ; |
Suite au décès de Pierre-Jules Bigle, la propriété est mise en vente sur licitation. Joseph Halphen, propriétaire du château de Migneaux voisin, reconstitue le domaine en acquiérant Fauveau en 1875, avant de revendre l'ensemble l'année suivante. L'annonce légale, publiée le 28/10/1875, dans le journal Le Courrier de Versailles, reprend les éléments précédents mais précise les dates de construction des différents bâtiments.
Une jolie maison de campagne bâtie en mil huit cent
cinquanle-sept, en briques et pierres, élevée d'un
rez-de-chaussée et de deux étages sous comble, comprenant
vestibule, salon, salle à manger, office, cuisine avec ses
dépendances, salle de bains, six chambres à coucher, cave à vin
et à bois, grenier dans les combles. |
Afin d'assurer l'irrigation en eau de cette propriété, Joseph Halphen achète simultanément un terrain voisin, situé sur la commune de Poissy, contenant une prise d'eau venant du ru de Bethemont. En mars 1876, il revend Migneaux et Fauveau à madame veuve Mandrot. Mais c'est pour le compte de Fernand Bertera, propriétéiare, qui lui avait remis la somme 46 500 F qu'elle acquiert Fauveau et ses dépendances.
Fernand Bertera |
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![]() Fernand Bertera, son épouse et leur fille Elisabeth, devant la porte de la maison de Fauveau. |
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Fernand Bertera a fait partie de la Garde nationale mobile comme sous-lieutenant, lieutenant, capitaine en second, et enfin capitaine au 7ème puis au 10ème régiment territorial d'artillerie. Il a, en particulier, effectué un stage à l'atelier de construction de Rennes (nom officiel de l'arsenal) en 1890.
Il décède, après son épouse, à Fauveau le 27/10/1926. Madeleine, une des filles de Fernand et Catherine Bertera, épousera Alexandre Bordes, l'un des trois fils d'Antoine-Dominique Bordes, qui a fait fortune en créant et développant une flotte à voile pour commercer avec le Chili. |
Retour de Fauveau dans le domaine de Migneaux
La propriété de Fauveau est regroupée, en 1926, avec le domaine de Migneaux qu'Alexandre et Madeleine Bordes achètent, par une adjudication au Tribunal de première instance de la Seine, après le décès du propriétaire.
Fauveau retrouve son indépendance en 1957 ; Alexandre Bordes étant décédé en 1943, le domaine est partagé entre ses trois enfants : Fauveau est attribué à Hélène tandis que Jacqueline reçoit le château de Migneaux et Jacqueline l'Orangerie.
L'arrière-petite-fille d'Alexandre Bordes, Corine de Royer, a passé de nombreux moments de son enfance chez sa grand-mère et son grand-oncle ; elle a écrit ses souvenirs dans un roman et dans un document publié dans le numéro spécial "Migneaux" de la revue CHRONOS (n° 29-30, printemps-été 1994) du Cercle d'Etudes Historiques et Archéologiques de Poissy, et reproduit sur ce site Web (cliquez ci-dessus).
Le Plateau de Fauveau
La voie qui conduit au Domaine de Fauveau porte le même
nom. Le nom "Plateau de Fauveau" a été donné au nouveau quartier qui
fait l'objet d'une large opération d'urbanisation sur d'anciennes terres
agricoles. Un terrain de 11 ha avait été acquis en 1986 par la société
IKEA Holding France, mais elle ne l'a pas utilisé, ayant installé son
magasin de l'ouest parisien et son siège social à Plaisir.
La commune de Villennes a acheté une parcelle de 5 ha afin d'y réaliser
des logements sociaux et une crèche intercommunale. La société suédoise,
spécialisée dans les mobiliers en kits et les objets de décoration pour
la maison, a vendu, en 2020, le reste du terrain à des promoteurs
immobliers, qui ont le projet de construire un large ensemble d'habitats
collectifs. Diverses solutions ont été proposées pour relier au centre
de Villennes ce nouveau quartier très excentré.