Les moulins-bateaux

Les premiers moulins de la commune, utilisant l'énergie du courant de la Seine, étaient construits sur des bateaux amarrés au milieu du petit bras du fleuve. Avant de présenter les quelques informations parvenues jusqu'à nous à ce sujet, nous décrivons les techniques employées pour ces moulins flottants.

Histoire et techniques des moulins-bateaux

Nous empruntons à l'ouvrage "Moulins. Maîtres des eaux, maîtres des vents" de Jean Bruggemen le texte suivant sur les moulins à nef, disponible sur le site Web d'un groupe de discussion consacré aux moulins et meuniers.

Un document, toutefois apocryphe, daté de 508, cite pour la première fois l'existence de moulins-bateaux ; il s'agit de la charte de fondation de l'abbaye de Saint-Mesmin de Micy, attribuée à Clovis, donnant la permission à ce monastère d'établir des moulins-bateaux sur la Loire et le Loiret.

Mais c'est l'historien byzantin Procope qui relate clairement la façon dont le général Bélisaire, lors du siège de la ville de Rome par les Ostrogoths du roi Vitigès en 537-538, pallia la destruction des quatre aqueducs alimentant en eau les moulins à eau, par le transport des meules et des mécanismes sur des bateaux situés sur le Tibre.

Il est néanmoins fort probable que ce type de moulins existait déjà auparavant. Les auteurs arabes les mentionnent vers 860. Au Xe siècle, ils sont souvent cités dans les archives. Toulouse en possédait dès le XIIe siècle, Chalon-sur-Saône au XIIIe, et Paris en comptait 68 au début du XIVe siècle.

 

Une superbe enluminure de 1317 montre trois moulins-bateaux fixés sous les arches d'un pont de la Seine.

Au Moyen Âge et jusqu'au XIXe siècle, tous les fleuves d'Europe sont parsemés de moulins à nef, la France ne fait pas exception.

Ces moulins sont généralement amarrés sur des cours d'eau importants, donc navigables, ce qui n'est pas sans poser de nombreux problèmes de coexistence avec la navigation. Celle-ci sera de plus en plus prioritaire et, dès la fin du XVIIIe siècle, des réglementations toujours plus draconiennes feront disparaître peu à peu ces moulins à nef, qui se réfugient dans les passages les moins gênants pour la navigation ou disparaissent. L'administration avait le pouvoir d'ordonner la suppression de toute usine nuisible à la navigation. Ainsi, une décision du ministre des Travaux publics, en date du 12 juin 1837, confirmant un arrêté du 22 octobre 1836 pris par le préfet de la Gironde, prescrit au sieur Conqueret de faire enlever à ses frais, sans indemnité, dans le délai de deux mois, un moulin à nef sis sur la Garonne près de La Réole.

Le dernier moulin sur bateau de la Seine disparut au cours de l'hiver 1840, brisé et coulé par la débâcle qui suivit le dégel de la Seine. Il était amarré à une pile du pont de Saint-Cloud.

À Toulouse, les moulins du Bazacle étaient à l'origine des moulins à nef. On en comptait 60 au XIIe siècle, dont 24 au Bazacle. Ils seront remplacés par des moulins fixes, dès fin du XIIe siècle, début du XIIIe ; mais c'est une exception. Dans le reste de la Garonne, ils subsisteront jusqu'au XIXe siècle.

C'est à Gien que se trouvait le dernier survivant des moulins sur bateaux sur la Loire. Il sombra lors de la crue du 18 décembre 1842, et l'on interdit toute reconstruction.

Le Rhône qui avait ses moulins-bateaux depuis au moins le XIIIe siècle en comptait encore 27 en 1817. Pourchassés par l'administration, ils disparurent les uns après les autres dans la deuxième partie du XIXe siècle ; le dernier, en I894, servait à battre les cuirs.

En Saône-et-Loire, à Verdun-sur-le-Doubs, un moulin à nef aurait subsisté jusqu'à la guerre 1914, un autre situé à Lays-sur-le-Doubs existait encore vers 1913, enfin un moulin à nef sur la Saône à Navilly coula en 1915. Ce sont probablement les derniers qui subsistèrent en France.

En Europe Centrale, on peut cependant encore voir quelques moulins sur bateaux au musée de la Technique populaire à Sibiu en Roumanie, au Musée régional de Düben en Allemagne, au musée du Moulin à Orfü et au musée Skansen de l'île de Szentendre en Hongrie, et à Gifhorn en Allemagne du Nord.

Les différents types de moulins à nef

Comme son nom l'indique, on pourrait penser que le moulin flottant voyage sur la rivière au gré de la clientèle riveraine, or il n'en est rien. Une fois installé à sa place, il y reste et son seul déplacement le conduit vers le milieu de la rivière pour y profiter du courant plus fort et revenir le long de la berge. Parfois, il peut changer d'emplacement pour saisir l'opportunité d'un meilleur courant par obligation de l'administration.

Plusieurs solutions s'offraient pour l'ancrage du bateau. La première consiste à l'amarrer à une pile d'un pont, cas fréquent dans les grandes villes, ou au moyen d'un pieu enfoncé dans le lit du cours d'eau. Ces deux formules présentaient néanmoins des dangers pour la navigation. Le plus courant et le moins nuisible à la circulation fluviale était l'amarrage à la rive, au moyen de chaînes et sur ancrage au large. Il y eut une grande diversité de moulins flottants selon les régions et les cours d'eau.

Le moulin monocoque

C'est le plus simple, ancien et largement répandu. L'image la plus ancienne, tirée de la légende de Saint-Denis (1317) représente trois bateaux à une roue latérale, ancrés sous les arches d'un pont de la Seine. On retrouve ce type dans de nombreux plans de Paris, mais le moulin a souvent deux roues latérales pour donner une meilleure stabilité au bateau. C'est le type le plus fréquent à Paris, mais il a aussi flotté sur la Garonne, le Rhône et le Rhin.

Le moulin à double coque

Extrêmement répandus sur tous les fleuves d'Europe, quelques exemplaires de ces moulins sont conservés sur l'Elbe, le Danube et la Morava.

La grande coque, plus rapprochée de la rive, supporte le moulin et son mécanisme, parfois l'habitation ; l'autre coque beaucoup plus réduite n'est en fait qu'un flotteur destiné à supporter l'extrémité de l'arbre-moteur. Plus encombrant que le précédent, ce moulin qu'on appelle aussi "catamaran" est en revanche plus stable. La roue plus large est située entre les deux coques ; plus puissante aussi, elle pouvait actionner plusieurs meules.

Il a également existé un type de moulins à trois coques, tous situés sur l'Adige. Le dernier a disparu en 1977. Comme les autres types de moulins, les bateaux ont aussi été employés à de multiples usages, mais l'énorme majorité était néanmoins destinée à moudre les céréales.


Les moulins-bateaux de Villennes et de Migneaux

Les plans d'intendance de 1786 nous montrent deux moulins flottants, l'un situé à la limite entre la commune et Mignaux, l'autre au pont permettant d'accéder à l'île.

Le moulin à bateau de Mignaux

Le plan d'intendance de Mignaux montre l'emplacement de ce "moulin à bateau", à proximité d'un autre moulin qui, lui, est fixe, et en donne un dessin précis.

Il semble attaché à plusieurs pieux enfoncés dans le lit de la Seine et sur les berges.

Il est également représenté, avec l'annotation "Moulin à Mr Rodier", sur le plan établi en 1820 pour définir la limite entre Villennes et les communes voisines.

Il est nettement du côté de Villennes, alors que la "maison du meunier" est sur la commune de Poissy ! On distingue également le moulin fixe, utilisant la force motrice de l'eau du ruisseau qui longe "l'enclos de la propriété dite de Mignot à Mr de la Bate".

Une lettre du sous-préfet de l'arrondissement de Versailles au maire de Villaines de nous informe que le proprétaire du moulin, qui était en janvier 1816 le Sieur Vallin, souhaitait alors le déplacer.

 

Voici la transcription de ce courrier :


Le S. Vallin, propriétaire en votre commune, a présenté à M Le Préfet une pétition tendant à obtenir l'autorisation de transférer son moulin sur bateau, dans le bras de Vilaines près Hacqueville c'est à dire à environ deux cent mètres au dessus de l'endroit dit les Bicochets où il est maintenant.

Avant de suivre à l'égard de cette demande la marche prescrite par l'arrêté du Gouvernement du 19 ventose an 6 et l'instruction du 19 thermidor suivant, il est nécessaire que le S. Vallin


me fasse connaître de manière plus précise l'emplacement où il se propose de fixer son moulin et en quoi consiste la gare qu'il veut établir. Lorsque vous aurez des données certaines à ce sujet, vous voudrez bien convoquer à la mairie les principaux habitants de votre commune (et particulièrement les propriétaires de semblables établissements s'il en existe à Villaines) et procéder à une enquête individuelle à l'effet de savoir si le déplacement dont il s'agit ne blessera pas les intérêts de quelqu'un et ne donnera, par conséquent pas lieu à quelque réclamation.
Vous aurez soin que les déclarations que vous recevrez, et dont vous fournirez un procès verbal, soient signées des habitants qui les auront faites et devront s'ls ne savent ou ne peuvent signer, il en sera fait mention au procès verbal, à l'endroit de la signature.
Lorsque cette opération sera terminée vous voudrez bien m'en adressez le résultat, avec la déclaration écrite du S. Vallin, énonçant de manière positive, ainsi que je l'ai cidessus dit, l'endroit où il se propose d'établir son moulin et en quoi consistera la gare.
La présente vous tiendra lieu de commission pour l'opération dont il s'agit, et vous pourrez la relater en tête du procès verbal.
Agréez, Monsieur, l'assurance de ma parfaite considération.

Le moulin-bateau du pont de Villennes

 

Le "moullin", qui était amarré à une pile du pont de l'île, est dessiné sur plan d'intendance de Villaines.

Il semble disposer de deux roues latérales, bizarrement représentées.

On aperçoit également un canal de dérivation, permettant de limiter le débit de l'eau sous le pont.

Les meuniers

Des délibérations du conseil municipal et les registres d'état-civil nous font connaître quelques meuniers.

Au moins de 1668 à 1670, un meunier, dont deux enfants naissent à Villennes, s'appelle René Jean. Lucas Gorry, dont six enfants sont nés à Villennes de 1682 à 1702, est meunier en 1695 ; sa famille présente à Villennes depuis les années 1630 y restera jusqu'à la fin du XVIIIe siècle.

En 1797, le meunier de Mignaux est Pierre François Macre.

En janvier 1809, Jean-Baptiste Souhard est autorisé à placer un moulin à bateau "dans les eaux basses dans la place des picochés". Né à Poissy le en février 1763, il décédera à Villennes en février 1812.

François Fortier, maître meunier résidant au moulin à bateau de Triel, acquiert alors les droits "sur le moulin à batteau avec ses agrès".

En avril 1817, après l'inondation qui a submergé son moulin-bateau trois ans plus tôt, il envisage d'installer un nouveau moulin et de payer, en conséquence, les impôts dont il avait été exonéré (orthographe d'origine) :

[...] ayant emmené le dit moulin à Triel pour y faire des réparations urgente, il a jugé à propos deus renvoyer un autre à sa place où, par des circonstances malheureuse, il a été submerger à l'issue des glaces en mars 1814 ; le Sieur Fortier setant plaint et Mr les commissaires reporteur on trouvé juste sa demande de dégrévation et l'ont totalement déchargé des impositions ; le sieur Fortier demande aujourd'huy à être réimposé pour les places et que quant ses facultés lui permettront d'y replacer un autre moulin.

Les deux places qu'il revendique sont celle dite des picochets et celle vis-à-vis Mignaux. En fait, comme il avait quitté la commune, ces places sont affectées à un autre meunier, M. Rodier qui a déclaré, à nouveau, domicile à Villennes.

Le moulin a batteau construit par le Sieur Vallin appartenait présentement au sieur Rodier. Celui-ci avait effectivement quitté les dites places quelques années mais était revenu dans l'intention d'occuper les susditte deux places. [...]

La déclaration du Sieur Fortier est regardée comme caduc et non avenue.

Les gardes-moulin

Ce n'est pas le garde-champêtre qui était chargé de surveiller les moulins ; il y avait un garde-moulin :

- Martin Gaudet, en 1755,

- Charles Lebis, en 1794-95.

Les moulins sur le pont

Le premier moulin (1811-décembre 1814)

En 1814, les meuniers du pont de l'île de Villennes sont Charles Léon Lusse et Antoine Joseph Delaude ; ils ont eux-même construit le moulin, qui n'existera pas très longtemps.

Il est représenté sur des plans contenus dans un acte notarié de 1811, conservé aux Archives Départementales des Yvelines : élévations, plan du rez-de-chaussée, plan de la chambre de la roue.

Pour voir ces différents plans, cliquez ici puis sur l'image.

 

A la mi-décembre, le conseil municipal leur demande de ne pas gêner le passage du pont avec des voitures et des chevaux non attachés ainsi que de boucher les trous.

Dans la nuit du 21 décembre, une arche du pont s'écroule et le moulin est détruit :

[...] une arche du pont ses éboulée et dans sa chutte a entraîné le moulin en totalité dont une partie des matériaux se trouve perdu et l'autre brisé sans presque aucune ressource [...]

Le deuxième moulin (vers 1820 - 1927)

 

La date de reconstruction du moulin n'est pas connue.

Une injonction faite en 1826 au meunier, M. Hamot, de curer le bras de la Seine, prouve qu'il est alors en exploitation.

Un croquis du pont et du moulin est établi, en février 1832, par le maire, François Simon, aimablement requis par Henry Firmin Lelarge, fermier de Marolles et propriétaire de l'île de Villennes, "pour constater la largeur libre du pont et la hauteur présumée de la surélévation".

Son procès verbal contient les résultats des diverses mesures qu'il a effectuées (en pieds et en pouces ...).

Le fils du propriétaire du moulin, clerc de notaire à Paris, lui succède en 1831. Alexandre Hamot, qui est vraisemblablement le fils de ce dernier, devient à la fois le propriétaire et maître-meunier en 1835.

Ses 5 enfants naissent à Villennes entre septembre 1839 et octobre 1847.

Il construit une maison sur le terrain du bord de Seine (l'actuelle rue du Pont), qui appartient à sa famille depuis 1828.

Après le décès d'Alexandre Hamot, Louis Jacques Gilbert, meunier, acquiert le moulin et le terrain du bord de Seine, vendus aux enchères en mars 1853. Les propriétés sont ainsi décrites dans l'annonce légale publiée, le 7 avril, dans le journal La Concorde :

1.° Une maison, bâtiments et dépendances, situés a Villennes, canton de Poissy, sur le bord de la Seine, terrain derrière la maison, planté d'ormes, et jardin à côté de la maison, clos en partie de murs et en partie de treillages et très-bien planté d'arbres fruitiers en plein rapport. Le tout d'une étendue superficielle de douze ares soixante-dix-sept centiares, tient d'un bout au pont ci-après désigné, de l'autre au chemin de l'Abreuvoir ou du Gravier, par devantl au chemin qui mène au pont, et par derrière à la Seine ;
2.° Un moulin à eau, faisant de blé farine, et le pont sur lequel il est conslruit, traversanl un bras sur la Seine pour conduire dans l'île, le tout situé en la dite commune de Villennes, près la maison ci-dessus désignée, avec tous les tournants, virants et travaillants dudit moulin.

Pierre Sulpice Belhommes devient le meunier en juin 1866, alors que Louis Jacques Gilbert devient cultivateur au Pecq. Le moulin, est bientôt démoli, vraisemblablement en 1869.

Cette photo, qui représente le moulin, construit sur le pont de l'île, est vraisemblablement la plus ancienne de la collection municipale.


 

Edmond Bories a dessiné le moulin tel qu'il était en 1867.

Il a vraisemblablement utilisé la photo qui précède, en imaginant les personnages du premier plan.


Ci-contre : le côté amont du moulin, tel qu'il est représenté, partiellement en ruines, sur le plan-relief de Villennes.

 

Les vestiges du moulin seront démolis en février 1927.

Litiges avec les meuniers

Deux meuniers seront au centre d'affaires qui occuperont le conseil municipal en 1826 puis de 1835 à 1842 et susciteront l'échange de multiples courriers avec le préfet.

Installation d'un barrage et d'un moulin sans autorisation

En novembre 1826, suite à des courriers du préfet, du Ministre de l'intérieur et du directeur général des Ponts et Chaussées et à un arrêté d'avril précédent, l'adjoint au maire, Roy Martin, adresse à M. Rodier, le propriétaire des "moulins a Bataux" situés à Mignaux, une injonction à démolir, dans un délai d'un mois, le barrage qu'il a fait et à déplacer un second moulin installé sans permission.

Il rappelle l'arrêté qui le condamne
à la démolition du barage fait par vous sur la riviere de Seine lieu dit Mignaux, et aux deplassement de votre second moulin mis sans permission, et d'enlever tous les ouvrages faits dans les travées du pont de communication de votre moulin a la rive gauche.

En novembre, il rend compte au préfet du constat qu'il a fait, concernant les travaux M. Rodier ainsi que le meunier de Villennes, M. Hamot, devaient faire.

[...] au domicile du Sieur Rodier à Mignaux [...] nous [...] avons reconnu aucune marque de demolition ny a la digue, ny au pont, son second moulin toujour a la même place et tournant.

J'ai l'honneur d'en rendre contre a Mr le Préfet, afin qu'il soit pris contre le delinquant telles mesures qu'il jugera convenable en observant toutfois que la hauteur des eaux ne permet pas, quant à présent de s'ocuper du curage de la riviere.

En décembre, il informe le préfet de la nouvelle situation, consécutive à la crue de la Seine :

Mr ribi conducteur en chef de la navigation doit vous avoir informé d'un procès verbal consernant le deplassement du moulin du Sr Rodier en date du 25 9bre (novembre) dernier, le moulin ayant été mis de droit a l'aval a 300 mettres environ au long de la rive gauche du bras de Villennes amaré soigneusement a des arbres, le Sr Rodier est venu aujourd'hui me demander la permission de retirer son mouilin de la place ou il est, et de le transférer a la culée de sa maison, afin de le preserver de toutes avaries, et du danger ou il est expôsé a cause de la crue continuelle des eaux.

J'ai dit au Sr Rodier que je ne trouvaient pas d'inconveniant qu'il fut attaché a sa maison mais que sous aucun pretexe que se soit je ne pouvaient rien faire sans votre agrément [...]

L'hiver devient plus rigoureux.

J'ai l'honneur de vous rendre conte que, vu la rigueur de la saison, et le temps preparé a une gelée continuel, voyant aussi, que s'il survenai une forte glace en riviere, le moulin du Sr Rodier saurait exposé à couler bas, si on le laisé a la place ou il est, entendu la demande de ce dernier, et pour prevenir tout danger, afin que nous ne soyons pas l'auteur de la perte de son usine, je l'ai autorisé a garer son moulin, dairierre son (?) dans l'endroit ou ordinairrement il les met ou ressort (?) sous conditions expresse que son dit moulin soit dezaubé en entier, afin que Mr le Préfet soit convincu qu'il ne tourne pas. [...]


Encombrement du chemin du bord de Seine de Villennes à Poissy

Le conseil municipal avait écrit, en 1835, au maire de Poissy, à propos du projet du meunier, M. Rodier, habitant en bord de Seine à Migneaux, de construire un auvent pour mettre sa "guimbarde" à l'abri.

En juin, cette construction occupe la moitié du chemin ; l'encombrement habituel de pierres, de bois et de voitures au devant de son habitation empêche le passage. Le conseil municipal informe le maire de Poissy qu'il ne peut pas tolérer l'usurpation du chemin.

Ensemencement d'une partie du chemin aux boeufs

En septembre 1838, le maire se transporte sur le chemin dit des Bœufs ou des Falaises, avec le garde-champêtre, et constate que le meunier de Migneaux, propriétaire d'une pièce de terre, a empiété sur ce chemin sur une longueur de 90 mètres, en comblant un fossé avec l'aide de 15 personnes, et en étendant sa propriété au delà du chemin. Le terrain était encore meuble et ensemencé de blé de mars.

Le maire demande au sieur Rodier de revenir aux limites initiales et de rétablir le fossé.

En juin de l'année suivante, le maire constate que le meunier a, à nouveau, ensemencé le terrain qu'il occupe.

Dépôt des terres résultant du curage de la Seine

En juillet 1842, le sieur Hamot, maître-meunier, est autorisé à curer le petit bras de la rivière de Seine (lieu-dit : le gravier d'Acqueville). Il pourra déposer les terres et les graviers dans le port d'Acqueville ou sur le chemin qui longe la rivière (en laissant un mètre sur six pour la circulation publique).